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Disques

One Second Riot / s.t.

081008bAprès quelques releases ça et là, notamment deux splits LP (un avec Neptune et un avec Sofy Major) le plus reconnaissable des duo Lyonnais (après Guignol et Gnafron) met enfin sur la table son premier album. Après plusieurs années d’existence, le moment était attendu. Mais l’écoute de ce brûlot noise et des neufs morceaux qui le composent est sans appel: il est souvent de bon ton de prendre son temps.
OSR nous livre un album mûr, finement travaillé et cuit aux petits oignons.

D’entrée, Cut, le titre d’intro, pose le décor. Machines down tempo, nappes robotiques en arrière plan, samples éparpillés, jusqu’à l’entrée d’une basse ronde et hypnotique – on pourrait se croire dans une scène coupée de Lost Highway. Jusqu’au lever de rideau, où la batterie vient briser la sérénité trompeuse du tableau: à l’examen délicat qui consiste à retranscrire sur disque l’énergie live de ses prestations scéniques, le duo réussit haut la main. D’abord grâce à un son énorme, incisif et envahissant (l’album est mixé par Nicolas Dick de Kill The Thrill) mais aussi par une alternance subtile des ambiances, d’atmosphères post-apocalyptique sur Brautigan, ses nappes et son chant en apesanteur, aux rythmes accrocheurs de Balcony ou Clay, Mud & Dust. Faisant fi des genres, OSR visite successivement math-rock, noise, post-rock, alliant même par (courts) instants un peu de légereté au climat plombé du disque (South West Trains), et le disque bénéficie au final d’une richesse et d’une finesse musicale surprenante qui fait vite oublier que OSR n’est qu’un duo. Pour autant – et si les influences sont nombreuses (et c’est tant mieux) – Pierre et Arnaud on su contourner cette facilité et affirmer à leur projet une forte personnalité, qui va bien au-delà de l’originalité évidente de sa formation.

Compositions léchées, alambiquées et hétéroclites, production des plus judicieuses, maîtrise technique irréprochable, et pour couronner le tout un artwork séduisant – tant pis pour le chauvinisme dont certains ne manqueront pas de me taxer, ce premier album éponyme des Lyonnais confirme tout le bien que je pense d’eux. Un excellent cru 2008 à placer sur l’étagère à coté d’Overmars et Doppler! (si on te met une claque, tends l’autre joue…)

En écoute: « The Sea »

[audio:https://darkglobe.free.fr/public/music/OneSecondRiot_The%20sea.mp3]
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