Loading...
Disques

Rumble In Rhodos / Signs of Fervent Devotion

Rumble In Rhodos était encore il y a quinze jours – on ne va pas essayer de s’en cacher maladroitement – un groupe inconnu au bataillon pour nous. Quintet norvégien originaire de la petite bourgade d’Oslo (euh…), RiR – comme on les surnomme dans le milieu – se forme en 2003 et livre rapidement deux longs formats (Own Me Like the Cityen 2005, Intentions en 2008) sur lesquels on trouve un noise-rock efficace, énergique, légèrement heavy mais surtout à l’instrumentation très subtile empruntant au post-punk, au rock et à la pop des eighties, un peu à la façon d’un Die! Die! Die!. On nous les présente à nouveau avec un troisième opus intitulé Signs of Fervent Devotion (Hip Hip Hip Label).
 
D’emblée, il y a ce truc qui vient à l’esprit, ce truc qui fait te dire que ça sonne un peu comme plein de choses déjà entendues, Rumble In Rhodos, mais jamais orchestrées de cette façon: le chant d’abord, un espèce de mélange improbable entre Jane’s Addiction et At The Drive-In; Et puis cette façon, sans pour autant sonner math-rock pour deux sous, de sauter sans prévenir d’une partie à une autre, une sorte de surenchère permanente qui décontenance un peu, genre, tu vois, tu ne sais jamais vraiment à quoi va ressembler la prochaine mesure mais tu sens déjà qu’elle va t’exploser à la gueule. « Carve Visage », par exemple, qui commence de façon soutenue, avec sa petite mélodie de clavier qui ne paye pas de mine, et puis qui évolue en quatre ou cinq mouvements vers un rock incisif, parties de guitares boostées au delay, batterie percutante, vocaux engageants, menant vers un break (à 2’00) apporté par le synthé qui rend le morceau tout simplement jubilatoire. Quelques interludes viennent ponctuer l’album pour nous laisser le temps de respirer mais le rythme dicté par l’album se laisse facilement apprivoiser. « Soft Insulated Days », autre tube en puissance, met en avant ses guitares tranchantes toujours saupoudrées de delay sur succession d’accalmies (dont le chant profite pour s’exprimer) et d’accélérations mesurées. Enfin, ce qui frappe c’est aussi le son extraordinaire du disque, incroyablement touffu, parsemé de touches électroniques légères qui viennent nuancer la présence forte et assurée des guitares, des claviers et de la batterie: tout est parfaitement audible et en place, vrai travail d’orfèvre coté production assuré par Erlend Mokkelbost (JR Ewing, Maelstrom) et Nick Terry au mastering (The Libertines, The Klaxons). Une des très bonnes nouveautés indie rock de la rentrée dont la sortie en France est assurée par le jeune label Hip Hip Hip, qui a l’élégance de mettre l’album en écoute intégrale (juste en dessous), et à qui on vous conseille vivement de rendre une petite visite ici.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.