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Live Reports

Youth Lagoon + Jessie Ware – Le Point Ephémère (Paris), 25/02/12

Au vu de l’affluence déjà importante devant le Point Éphémère avant même l’ouverture des portes, on pouvait considérer que la hype précédant Trevor Powers et son projet musical Youth Lagoon avait facilement trouvé son chemin jusqu’à la capitale. Pour le concert de clôture du Fireworks Festival annoncé complet depuis plusieurs semaines, un tel rassemblement avertissait non seulement qu’il valait mieux arriver à l’heure ce jour là pour récupérer une bonne place mais aussi que le natif de l’Idaho, USA, était sans aucun doute l’un des artistes sur lequel on pouvait parier pour l’année 2012.

Ce dimanche donc, la première partie de la soirée était assurée par Jessie Ware, jeune chanteuse anglaise ayant auparavant collaboré avec SBTRKT et le producteur Joker avant de voler de ses propres ailes. La jeune femme arrive sur scène, chignon et chemisier ultra classique et accompagnée de ses musiciens. Le son est electro soul et encadré dans une structure pop classique. La prestation de Jessie Ware est tellement carrée, professionnelle et formatée (sans que cela ne soit en aucun cas péjoratif), sa voix tellement assurée qu’il se dégage de l’ensemble une force en décalage d’autant plus grand avec l’univers tout en fragilité de Youth Lagoon. Grand écart dont la chanteuse semble s’apercevoir, incertaine de l’impact de ses chansons sur le public de ce soir mais consciente que la quasi totalité de celui-ci s’est déplacé pour venir voir le petit prodige de l’Idaho.

Ce dernier débarque après un rapide changement de setup. Trevor Powers porte sa tronche de geek ; sosie de Michael Cera version tatoué, casquette en cuir vissée sur son crane, caché derrière son clavier. Il est accompagné pour l’occasion de Logan Hyde, un guitariste ; sans doute un de ses potes vu son jeune âge et son look. Le gratteux carbure au whisky coca, boisson officielle de l’Idaho selon Powers. Devant cette configuration bicéphale et épurée, je rumine cette question qui me traîne dans la tête depuis quelques jours: qu’est-ce que je peux vraiment attendre d’un concert de Youth Lagoon? Powers avait annoncé dans une interview qu’il désirait prendre les choses en douceur. Vraie timidité et / ou peur du vide? En tous cas, je constate qu’il n’ a pas menti. Les morceaux de l’album sont respectés à la lettre, les inflexions vocales se font peut-être parfois plus fortes et la guitare zèbre un peu plus l’air mais c’est tout. Bonne surprise néanmoins, tout le pathos émotionnel des chansons est respecté et reproduit dans son intimité et sa sensibilité.

Près de moi, tout en prenant des photos avec son compact, une jeune femme chuchote les paroles de « 17 », comme un déjà hymne underground sur l’importance de conserver une part d’adolescence. Cette valeur portée aux mots, l’éclairage quasiment constant des deux musiciens en contre-jour et le silence impressionnant du public donnent à la musique un aspect quasi solennel voire parfois mystique. Et quelque part assez pesant. Powers s’en s’amuse entre deux morceaux : « You’re so quiet. » Il interroge « We have a day off tomorrow in Paris, what do you recommend us to do? ». Les réponses ne se font pas attendre ; ici, on l’invite à pour prendre le petit-déjeuner et là, à s’envoyer en l’air.

Neuf morceaux et un rappel soit moins de cinquante minutes plus tard, le concert est terminé. Sans surprise. Les lumières se rallument, le public se regarde ; on croit apercevoir des bribes de délicats frissons qui flottent dans l’air avant de disparaître complètement. Qu’est-ce que l’on pouvait attendre de plus?

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