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Disques

Tapetto Traci / Neurula

090911aTapetto Traci est une de ces formations injustement obscures que l’écriture irrégulière et bien peu assidue de mon torchon me donne la chance de découvrir. Neurula est leur premier LP après quelques tergiversations – si j’ai bien compris, le groupe a existé il y a quelques années avant d’être dissout puis reformé sous son line-up actuel : basse, batterie, guitare et saxophone. Niveau style c’est un beau bordel à décrire, un véritable fourre-tout comme on les aime bien par ici : noise, jazz, math-rock, le quatuor brouille les pistes en livrant un melting-pot d’influences mélangées sans complexe et avec une bonne dose d’énergie.

Tous les mélanges ne sont pas faciles à faire, il faut trouver la bonne dose sans s’emmêler les pédales, sans quoi la mayonnaise ne prend pas et on se retrouve avec une bouillie jaunâtre qui finit la plupart du temps dans la gamelle du chien. Mais avec un travail de composition incontestable Tapetto Traci tire avec grande classe son épingle du jeu. Le niveau de dextérité des musiciens force le respect – on constate d’entrée que coté théorique ils sont tous allés un peu plus loin que la grille d’accords de la méthode Marcel Dadi (paix à son âme) – mais si l’étalage technique rappelle par moments des Mr Bungle, Primus ou autres Battles, à aucun moment le quatuor ne tombe dans la démonstration gratuite, préférant jouer la carte de l’exactitude de la section rythmique plutôt que de céder à la facilité des soli auxquels on pourrait s’attendre de leur part. C’est peut être en celà que le disque surprend, de bout en bout, malmenant l’auditeur entre brusques changements de tempo et mélodies alambiquées martelées pas les innombrables cassures de rythme. Mais Tapetto Traci évite aussi le piège du math rock, laissant ça et là des pistes pour qu’on puisse entrevoir dans leurs compos décharnées une ligne directrice et en saisir tout le progressisme. En quelques moments fort plaisants, coulant guitares, saxophone et basse dans des harmonies pointues, ils laissent volontiers la fluidité prendre le pas sur les rythmes syncopés de la batterie, ou alourdissent allègrement les guitares et la basse qui prennent alors des allures plus noisy. Classieux.

Toutes considérations techniques mises à part, c’est aussi le fun omniprésent qui se dégage de cette musique, les sonorités chaleureuses du saxophone qu’on a ma foi bien peu l’habitude d’entendre (et c’est dommage) et qui suffiraient à faire de Neurula une très jolie réussite. Mais tout le reste est là, alors on applaudit des deux mains et on se dit que ça doit être quelque chose à voir en live ce truc là. Ce qui tombe plutôt bien car le quatuor passera vers chez nous au Lyon’s Hall le 25 octobre prochain. Enfin une occasion de traîner nos guiboles jusqu’à cette salle Lyonnaise qui a jusqu’à maintenant plus fait parler d’elle que de sa programmation.

[audio:http://www.atrdr.net/artistes/tapettotraci/mp3/Deraison.mp3]
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