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Disques

Boduf Songs / How Shadows Chase The Balance

090416aIl faut parfois un heureux concours de circonstances pour qu’on prenne le temps de se pencher sur un album, qui s’avère être au final une véritable petite perle, alors qu’on n’avait en surface vu qu’un disque de plus au rayon bizarreries folk en tout genre. Je ne vais pas rentrer dans le détail de celui qui m’a fait porter un regard plus attentif sur le How Shadows Chase The Balance, de Boduf Songs – alias Matthew Sweet – sorti en fin d’année dernière chez Kranky, mais indéniablement on tient là une galette qui prend tout le temps nécessaire pour vous toucher au coeur, et qui y parvient sans peine.

Plantons le décor: pochette sombre – à vrai dire, absolument noire – ultra minimaliste, parée de trois simples brin d’herbes pointillés, plantés là comme s’ils n’avaient rien à y faire – et ayant en effet bien du mal a égayer un tant soit peu les ténèbres ambiantes de cet artwork. Et bien ce paysage sied tout à fait à la musique du bonhomme. La folk sombre et cotonneuse de Matthew Sweet n’est pas là pour vous faire sourire; elle est la pour éveiller votre questionnement, votre nostalgie, vos doutes, vos regrets, vos névroses: tout ce qui de près ou de loin vous serre le coeur et la gorge. Oui, mais – pas sans prendre le soin au préalable de vous entourer d’une bulle de coton pour vous permettre de profiter au mieux de ce petit moment seul au monde avec vous même.

Enregistré chez Matt Sweet, lui seul avec un simple micro d’ambiance laissant transparaître dans chaque son les ambiances mornes et solitaires qui l’accompagnent tout du long, le disque fait la part belle à l’intimité: la voix est murmurée plus que chantée, comme si toutes ces chansons et leurs histoires respectives devaient rester secrètes au risque de perdre leur valeur et leur bouleversante beauté. Et lorsqu’un banjo, une cymbale ou une basse discrète s’invitent aux cotés de la guitare acoustique, c’est pour amener à ce délicat ensemble le peu de profondeur et d’espace qui auraient pu lui manquer pour qu’il soit palpable. Alors, ces ombres se matérialisent, ces ombres-là mêmes qui « traquent l’équilibre ». Et il se produit ce petit truc magique, cette étincelle qui habille la musique et la fait vous séduire sans même que vous compreniez comment ni pourquoi. Et vous fait vous dire en vous même « merde, dire que j’ai failli passer à coté »…

En écoute: « Mission Creep »
[audio:http://ravensingstheblues.com/mp3/Mission_Creep.mp3]

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