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Colo Colo / Follow Me Down EP

colo coloCela fait déjà un peu plus de trois mois que nous avions parlé de Colo Colo le projet de Jean-Sébastien Nouveau (Les Marquises, Immune) et Martin Duru (Immune). A l’époque, nos yeux avaient d’abord rougi et gonflé d’allergie devant la vidéo à poils de chats de « Follow Me Down ». Mais ça, c’était quelques secondes avant que nos genoux ne flanchent, comme deux baguettes asiatiques servant de tabouret pour sumos, à l’écoute du morceau: avec son électronique un chouia feignasse mais absolument charmante, son jeu de jambes bancal mais tranquillement extatique, cette chanson avait joliment illuminé notre début d’été. C’est donc avec pas mal d’impatience que nous attendions le EP 6 titres promis pour la fin Juin, histoire de voir ce que nous réserverait cette pochette affichant deux bonnes têtes de plantigrades bien sympathiques, du style de ceux qui partageraient leur bol de gruau avec Boucles D’Or. Voire plus si affinités.

Histoire d’atterrir en terra cognita (rapport aux animaux voyageant dans l’espace et tout cela), le EP débute évidemment avec l’irrésistible « Follow Me Down » et son electro pop naïve et positivement heureuse. Mais si l’ouverture tendait vers une mélancolie dansante, « Sticky Hands Off » balaie directement les rêveries et se tourne vers un environnement plus festif et branché déconne. « Burning Souls », construit lui aussi pour les parquets de bal, louche plutôt vers des structures eighties électroniques fantasmées et réinventées sauce hipsters. Si un peu partout, on a insisté sur les sonorités pop psychédélique à la MGMT de Colo Colo, c’est certainement sur « Elian’s Oath » que celles-ci sont les plus évidentes, que le pastiche se fait le plus outrancier tant les lignes de synthés ainsi que les inflexions vocales étirées semblent avoir été hackées sur le disque dur du groupe de Brooklyn. « Can’t Wait », avec ses légers accents hip-hop (des samples de scratch?), ressemble à ces morceaux nerveusement coincés dans les starting-blocks et dont l’impatience constitue la principale attraction. Le EP se termine sur un long et lancinant « Through the Day », petit slow qui sonne tristement la fin de la boum, comme l’annonce que tu ferais mieux de faire disparaitre tous ces cadavres de bouteilles et de ranger ta chambre maintenant. Bon sang.

Ce premier EP de Colo Colo ressemble à un état des lieux, une sorte de catalogue d’electro pop démontrant ce que le groupe est capable de produire en capturant et en adaptant de manière assez talentueuse les tendances actuelles. Comparé aux travaux précédents des deux musiciens, le plaisir de la légèreté lié à la composition du disque est totalement clair et ce bien-être se reflète très bien à l’écoute de celui-ci sous forme de souffles d’euphorie. Mais il lui manque peut-être un peu de personnalité. Reste maintenant à savoir jusqu’où Jean-Sébastien et Martin désirent s’investir dans ce projet pour lui dessiner une ligne directrice claire et développer un univers plus personnel.

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