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Disques

Fuck Buttons / Tarot Sport

090930eVoilà, ça y’est. Après l’énorme buzz en 2007 autour de son premier album Street Horrrsing, le duo electro-drone-noise de Bristol se colle à l’exercice périlleux du deuxième disque. Il était prévisible qu’Andrew Hung et Benjamin Power continueraient à surfer avec aisance sur la vague drone psyché du premier album sans chercher à se réinventer totalement, tant la formule de base était déjà assez peu classique et mérite encore d’être largement approfondie, et tant le premier opus partait déjà dans tous les sens, fauchant à la tire ses sonorités sur les étals de My Bloody Valentine comme sur ceux de chez Growing.

Pour autant, l’effet de surprise de Street Horrrsing à présent dissipé (le duo avait pris tout le monde à revers, du public jusqu’à la presse musicale – Pitchfork avait qualifié l’album de « quelque chose qui ressemblerait au soleil levant sur l’océan avant de se transformer en supernova » ; un peu barré certes, mais plutôt élogieux comme qualificatif), il a bien fallu que les anglais envisagent de donner une identité plus affirmée et singulière à son successeur. Le tube « dancefloor » qui ouvre l’album, « Surf Solar », est en cela trompeur, car si la rythmique techno plombée qui le martèle tout du long de ses dix minutes peut bien nous rappeler nos pires expériences night-clubesques, ce sont bel et bien les épaisses couches de synthés, les nappes distordues empilées, faisant danser les harmonies qu’elles créent dans une espèce de brouillard sonore fuzzy vrombissant, qui emportent le morceau dans les nuages. Les gimmicks très mélodiques de « Olympian » et « Phantom Limb » confirment la tendance : Tarot Sport joue davantage la carte shoegaze, utilisant à outrance de longues parties de claviers dopées d’effets, privilégiant le travail de superposition au détriment du coté tribal, primitif, bricolé et lo-fi de certains titres du premier album. Sur « Flight of the Feathered Serpent », hymne qu’on pourrait presque qualifier de dream-noise, le duo montre aussi un savoir faire accompli dans l’élaboration de boucles rythmiques fortes, abouties, originales et travaillées. Les patterns utilisés semblent bien loin des percussions épileptiques et « déglinguément » spontanées du premier effort.

A l’évidence, Fuck Buttons a bénéficié pour ce nouveau disque d’une production bien plus grasse et de moyens plus étoffés. Ils ont su en profiter pour garder et développer le charme noisy de leur musique, optant ici pour une homogénéité que la folie pré-pubère de Street Horrrsing aurait dénigrée avec raison. Reste à voir l’effet que cela aura sur leurs prestations scéniques. Rien de plus facile, Fuck Buttons sera au Grrrnd Zero vaise avec HTRK le 21 octobre prochain. Rendez-vous est pris.

En écoute : « Flight of The Feathered Serpent »

[audio:http://slplp2009.free.fr/2009/slplp/FB/FlightoftheFeatheredSerpent.mp3]
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