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Disques

Gym / Pygme

GYM_PYGME_2_13_13_240x240Depuis notre interview avec les loustics de Gym, nous n’avions plus aucun doute sur leur capacité à déconner plus vite que leur ombre. Ce que nous ignorions encore, c’est le trio était aussi un champion du Scrabble et qu’il n’hésiterait pas à nunchaku-iser dans la plus pure tradition Bruce Lee les mots « GYM » et « EP » pour intituler de manière tout à fait facétieuse leur premier 4 titres Pygme. La grande classe, les gars. Imaginé comme un projet électronique plus léger que leur autre groupe, Gym se compose de deux membres de Roken is Dodjelik, c’est-à-dire Jérôme Voisin (chant) et Nicolas Bertin (batteur non seulement de Roken mais aussi d’environ tous les groupes de la région lilloise) rejoints sur ce coup par le bassiste Dadar. Le EP,  produit (de belle manière) par Thomas Fourny de We Are Enfant Terrible, est sorti, depuis à peine quelques jours, sur le label de ceux-ci: Play It Loudly Records.

Pygme démarre sa course en faisant ronfler son moteur avec un « Alien » sec et tout à fait nerveux, plus sombre et rock que le reste de l’album mais résumant déjà la formule musicale du groupe: redresser l’électronique en utilisant basse et batterie pour découper à la manière de hachoirs les structures des chansons. « Drunken Hearts » sur des notes de funk pour visages pâles remue les pieds pour un une-deux en espace restreint mais envoutant avec ses volutes alcoolisés incarnées par la voix de Jérôme. « We Are the Sun » représente le plat romantique du EP avec ses nappes de synthés presque tragiques mais n’oublie toujours pas de pousser l’auditeur sur la piste. Entre la danse et la mélancolie quotidienne, Gym a clairement décidé de reprendre une bière. Quant à notre premier rendez-vous galant avec le groupe, le juste excellent « Radar Radar » qui clôt de manière tout à fait élégante le EP, nous le retrouvons remonté au Viagra niveau production et évidemment clairement plus métrosexuel que dans notre souvenir:  à la fois subtil et agité, galochant le pathétique avec la superbe, la main au cul accompagnant la délicate caresse sur le dos, l’haleine chargée mais le sourire UltraBrite qui va bien.

Gym tripote les impuretés musicales du bout des ses petits doigts d’esthètes avec le plaisir d’un érotomane pour construire un édifice structurellement instable mais idéalement étoffé et complexe. Le groupe s’amuse des coïts de styles pour activer une électropop sur les nerfs et véritablement jouissive, composée pour des dancefloors à destination des neurasthéniques et sur lesquels la rythmique fait des croche-pieds en se marrant, où les coups de synthés sont autant de massages pour le palpitant et où le chanteur, crooner tranquille, essaie de coincer la bonasse du coin au bar. Continuez à nous chauffer l’hypophyse, les gars, welikeit.

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