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Disques

Her Name Is Calla / The Heritage

090828aC’est la disette, mon bon monsieur. En ces temps de crise financière et de récession post-estivale, on se rassasie avec ce qu’on a sous la main. Et, c’est de circonstance, le label Denovali a la bonne idée de proposer sur son site nombreux titres (et albums) à télécharger gratuitement, outre l’écoute en streaming de la plupart des nouveautés de son catalogue. Après les excellents albums de Heirs et Fall of Efrafa, c’est aujourd’hui la réédition du disque de Her Name Is Calla que propose le label allemand, premier effort en long format ayant reçu une sortie plutôt confidentielle en Angleterre en 2008 après quelques EPs vinyles ou CD-R…

Constitué de six (parfois sept) musiciens révélés par quelques dates en compagnie de leurs voisins d’iLiKETRAiNS, Her Name Is Calla (à ne pas confondre avec Calla, les New-Yorkais) livre un post-rock très lyrique reposant sur une instrumentation assez variée, dominée par le trio guitare – basse – batterie soutenu par des cordes mais ajoutant également çà et là des touches d’accordéon ou de cuivres (trombone, trompette). « Nylon » – titre d’ouverture – en est une parfaite incarnation, démarrant sur des percussions lointaines, les guitares instaurant par la suite un climat grisâtre alors qu’un chant Thom Yorkesque, plaignant et appesanti, assure une narration possédée jusqu’à l’apogée du titre. Ce sont alors les cuivres qui couvrent discrètement mais efficacement le fond harmonique. Sur « New England », le groupe lorgne davantage vers le progressif, un riff de guitare servant de ligne directrice aux instruments s’emmêlant en arrière plan, jusqu’à l’entrée de la batterie, et le final des violons qui transforment le morceau en un souffle expérimentalo-noisy du meilleur effet. Ces mêmes violons donnent par moments un coté baroque à la musique de HNiC, comme sur « Wren » ; mais la formation sait aussi forger des ambiances sonores travaillées, souffles du vent, bruissements de feuilles qui, de façon organique, posent un décor vaste et glacial sur la pellicule du disque (« Paying for Your Funeral »).

On passera rapidement son tour sur le morceau caché, qui toutes guitares acoustiques dehors rappelle un Radiohead époque The Bends assez malvenu, car tranchant malheureusement trop avec l’agréable torpeur qu’Her Name Is Calla avait réussi à installer tout au long de The Heritage. Cette fausse note mise à part, on tient là une belle preuve du talent de la scène indé de Leeds.

En écoute : « Nylon »

[audio:http://denovali.com/hernameiscalla/mp3/1.mp3]
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