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Interview – The Frank and Walters

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On ne va pas se cacher. Nous prenons actuellement un plaisir à la fois malin et extrêmement égoïste à réaliser des interviews avec ces musiciens qui ont, vingt ans plus tôt, forgé notre identité musicale, dessiné une ligne de démarcation nette entre une pop de qualité, enthousiasmante et subtilement déviante et le tout venant du (souvenez-vous) Top 50. On l’écrit très (un peu trop) souvent mais c’est toujours sincère et notre palpitant est aussi grand que notre passion: les Frank and Walters occupent une place vraiment spéciale dans nos cœurs fragiles de trentenaires carburant déjà à la nostalgie. Avec leurs mélodies lumineuses, leur pop de premier degré pleine de candeur, leur délicat surréalisme, ils ont toujours su, tout au long de ces plus de vingt ans d’existence, nous (ré)apprendre à respirer le bonheur quand nous en avions tellement besoin. Si le groupe a changé depuis ses débuts (le guitariste Niall Linehan et frère du chanteur Paul les a quittés en 2005), nous rencontrons les deux membres d’origine restants, Paul Linehan et Ashley Keating (batterie), pour leur deuxième concert au Truskel. Le premier avait eu lieu la veille et était présenté comme un concert « classique » du groupe. Les échos arrivés à nos oreilles de ce dernier (nous étions absents pour cause de concert de Daughter) se résumaient à: chansons reprises en choeur par le public, ravissements contagieux et sourires à tous les étages avec des doux pincements de mélancolie au coeur. Pour le deuxième concert consacré cette fois-ci aux vingt ans de leur premier album Trains, Boats & Planes, nous les interviewons dans la cave du célèbre pub parisien et les découvrons tels que nous les avons toujours imaginés: enthousiastes et heureux de jouer leur musique, vifs et hilarants dans leurs digressions et absolument émouvants et touchants. Finalement, nous ne pouvons nous empêcher d’envier leur passion toujours intacte et leur naïveté authentique et rafraichissante. Maman, quand je serai grand, moi aussi je veux être un Frank & Walters.

Je vous ai vu jouer à la Flèche d’Or et au Point Éphémère et à chaque fois, il y a le même type qui monte sur scène pour danser avec vous. Vous savez qui c’est ?

Paul: Tu parles de Columbo? (rires) On l’appelle comme cela à cause de son imperméable mais son véritable nom est Jérémy. Il vient à tous nos concerts sur Paris. C’est un type très sympa même si les videurs lui ont botté le cul lors du concert au Point Éphémère. Il était bourré comme un coing ce soir là parce que sa copine venait de le larguer. Mais il va mieux maintenant, il a trouvé une nouvelle copine (rires). Il a aussi un nouvel imperméable parce qu’il m’avait donné le sien lors du dernier concert. Cela m’ennuyait d’accepter mais il a insisté en m’ordonnant de le prendre. Je suis d’ailleurs emmerdé parce que je l’ai oublié chez moi et que Jérémy sera présent ce soir. J’aurais aimé qu’il se rende compte que je l’avais toujours et que j’en prenais soin (rires). Mais malheureusement, la scène du Truskel est trop petite pour qu’il vienne danser avec nous.

A part Columbo, à quoi ressemble votre public ces jours-ci? A des gars entre 30 et 40 ans comme moi?

Ashley: C’est assez mélangé. Avec la tournée des vingt ans de Trains, Boats & Planes, pas mal de jeunes gens ont découvert cet album. D’autres personnes de notre âge viennent avec leurs enfants. Ça va de 18 à 50 ans en fait. Au Royaume-Uni et en Irlande, la moyenne de l’assistance a tendance à être plus âgée. Tandis qu’en Europe, en Allemagne et en France, le public est vraiment mélangé.

Quelle est la plus grande différence entre les Frank & Walters d’il y a vingt ans et ceux d’aujourd’hui?

Paul: Même si nous avions probablement beaucoup plus d’énergie à l’époque, je pense que nous sommes désormais un bien meilleur groupe. Ashley est notamment devenu un bien meilleur batteur (rires). Je suis devenu moi-même un bien meilleur chanteur. Ma voix dans son ensemble s’est améliorée: on aurait pu penser qu’avec les années, elle se serait affaiblie mais au contraire, mon registre dans les basses s’est affermi et j’arrive toujours à atteindre les aigus. Le guitariste qui remplace mon frère est aussi bon que lui. Finalement, il nous aura bien fallu vingt ans mais nous sommes devenus un groupe extraordinaire (rires).

J’ai vu des photos où vous jouiez dans des grandes salles. Le Truskel doit vous sembler très petit en comparaison.

Paul: Nous sommes habitués à jouer dans toutes sortes d’endroits. Nous prenons les choses comme elles viennent. On se fiche de savoir si c’est grand ou petit, nous sommes juste heureux de jouer.

Ashley: Il y a un grand plaisir à jouer dans ces petites salles. Tu te sens vraiment connecté avec le public, il est juste là, tu le vois devant toi, tu lèves le bras et tu peux toucher les gens. Il y a quelques chose de quasiment « old school » dans cette approche et tu y retrouves l’énergie des concerts de tes débuts. Après du point de vue de l’ego, il est bien sûr très agréable de jouer devant des milliers de personnes avec un son démesuré et d’avoir plus de contrôle sur celui-ci.

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Comment vous est venue l’idée du Trains, Boats & Planes tour?

Ashley: C’était le vingtième anniversaire de la sortie de l’album l’an dernier et il nous semblait intéressant de marquer le coup avec quelques concerts. Nous pensions faire uniquement trois ou quatre dates mais rapidement cela a eu un effet boule de neige. Nous avons fini par faire une véritable tournée au Royaume Uni, en Irlande, au Japon, en Allemagne et en France.

Votre dernier album Greenwich Mean Time est sorti au même moment. Ça n’a pas été un peu compliqué à gérer?

Ashley: Oui, l’année dernière a été très intense pour nous. Nous avons tourné avec Greenwich Mean Time durant la première partie de l’année et Trains, Boats & Planes pour la seconde partie. Je crois que nous n’avions pas été aussi occupés depuis 1993.

Lorsque je lisais le Melody Maker ou le NME voici vingt ans, vous aviez cette image de gens particulièrement optimistes et naïfs. Limite vous vous moquiez de tout. Qu’est-ce qui était vrai dans cette image?

Paul: Nous étions sincèrement enthousiastes à ce moment. Nous venions de Cork, c’est à dire de nulle part et nous retrouvions soudainement dans la lumière, plongés dans le succès: on parlait de nous dans toute la presse musicale, nous jouions à Top of the Pops. Mais même si nous étions emportés par cette popularité, nous avons rapidement réalisé que tout cela n’était pas très sérieux. Parce qu’au final, lorsque tu réfléchis à tout ce succès, ce n’est vraiment rien d’autre qu’une gigantesque blague. Tu écris de la musique et à la fin de la journée, ce n’est rien de plus. Les gens te trouvent soudainement génial parce que tu as écrit quelques bonnes chansons, que tu as eu de la chance, que tu es rentré dans les charts, que tout s’est articulé au bon endroit et au bon moment. Ils te mettent sur un piédestal sur lequel tu n’as absolument rien à faire et finissent par donner de la valeur à ton opinion. Alors qu’avant cela, tout le monde se foutait de la connaître! Le problème n’est même pas de ne pas connaître les réponses mais de croire les connaître! Qui se préoccupe de mon avis sur la politique (rires)? C’est le moment où nous avons commencé à nous moquer de cette situation. La seule chose que nous avons toujours prise au sérieux tout au long de notre carrière, c’est notre musique, le son de celle-ci, la manière dont nous l’enregistrions. A cette époque, à part cela, nous voulions juste nous amuser.

« Mais même si nous étions emportés par cette popularité, nous avons rapidement réalisé que tout cela n’était pas très sérieux. Parce qu’au final, lorsque tu réfléchis à tout ce succès, ce n’est vraiment rien d’autre qu’une gigantesque blague. »

Comment était-ce de travailler avec comme producteurs des légendes de la pop indie comme Ian Broudie et Edwyn Collins pour un jeune groupe comme vous?

Paul: C’était génial. Nous avons eu tellement de chance de travailler avec des gens aussi talentueux qui nous ont aidés à améliorer nos chansons. Beaucoup de groupes pensent que les producteurs sont maléfiques et sont là pour détruire tes morceaux mais la plupart d’entre eux sont très bons et désirent vraiment améliorer ta musique. Ian Broudie et Edwyn Collins ont rajouté le glaçage sur le gâteau, de la poussière d’étoile sur nos chansons. Ils les ont rendues superbes.

Ashley: Il ne faut pas oublier Dave Couse de A House qui a aussi produit notre premier EP et Grand Parade, un type brillant avec qui c’était un bonheur de travailler.

Aviez-vous l’impression de faire partie d’une grande famille avec le label Setanta? Pas mal de très bons groupes irlandais sont sortis presque au même moment de ce label: Catchers, The Divine Comedy, A House, vous.

Ashley: Pendant une période très brève, entre 1990 et 1995, Setanta a eu un âge d’or et a été un grand découvreur de talents. Lorsque tu lis l’histoire de la musique, il y a tous ces labels légendaires comme Motown ou Atlantic, qui ont révélé des dynasties. Toutes proportions gardées, Setanta a été un peu comme cela. Tous les groupes s’entraidaient, s’entendaient entre eux. Bien sûr, il y avait une rivalité amicale : si l’un des groupes faisait un super album, tu voulais en sortir un meilleur mais c’était une concurrence saine. Il n’y avait aucune amertume et c’était une très bonne atmosphère. Pendant 4 ou 5 ans, cela s’est très bien passé: on partageait nos ressources, il y avait une salle de répétitions… C’était juste une très bonne époque mais je crois que lorsque les gens du label ont commencé à signer des groupes qui n’étaient pas irlandais, des groupes américains, Setanta a perdu sa raison d’être. Lorsqu’il s’agissait d’amener le meilleur de la musique irlandaise au Royaume Uni et de la faire grandir, cela fonctionnait vraiment mais dès qu’il a été question de ramener d’autres groupes et de les mélanger au reste, le label a perdu sa spécificité.

Paul: Peut-être que cela a aussi à voir avec la mentalité des irlandais. Le manager du label était irlandais, les groupes étaient irlandais. En tant qu’irlandais, nous savons d’où nous venons et nous avons notre sens de l’humour. C’est sans doute aussi pour cela que ça fonctionnait.

Ashley: Lorsque les autres groupes sont arrivés, il y a eu tout de suite une autre atmosphère. Les musiciens ont commencé à travailler chacun de leur côté et il n’y avait plus cet esprit de camaraderie. Mais entre 1990 et 1995, c’était une époque fabuleuse, les groupes talentueux arrivaient les uns après les autres.

Dale Grundle des Catchers m’a parlé du concert avec tous les groupes Setanta à Paris…

Ashley: Au Passage du Nord Ouest! Ouais! Super souvenir, c’était LA soirée qu’il ne fallait pas louper.

J’ai beaucoup écouté Trains, Boats & Planes ces derniers jours et il y a un gros sentiment de nostalgie sur le morceau « Time ». Est-ce que vous éprouvez aujourd’hui de la nostalgie pour ce qui s’est déroulé voici vingt ans?

Paul: « Time » était une réflexion sur le passé. J’avais vingt ans lorsque je l’ai écrite. J’étais très nostalgique à l’époque mais je m’en suis débarrassé grâce à ma thérapie (rires). Pour le reste, pas vraiment, non. Tu sais, nous avons joué ces chansons pas seulement pour les vingt ans de Trains, Boats & Planes mais nous les avons joué ces vingt dernières années. Nous nous sommes habitués à les interpréter. Elles ne me ramènent pas à un endroit spécifique. Ces morceaux, je les connais de long en large. De plus, pour être honnête avec toi, j’essaie de ne pas penser au passé et je préfère vivre dans le présent. Le passé peut te rendre dépressif. Je crois qu’il vaut mieux vivre au présent.

Ashley: Ou dans le futur.

Paul: Ouais, si tu veux. Le seul problème, avec le futur…

Ashley: C’est les robots (rires)

Paul: Ouais, ces fichus robots. (rires) (il reprend) Et penser au futur peut t’amener à devenir anxieux. Le passé t’amène à la dépression et le futur à l’anxiété. Le meilleur endroit où vivre est le présent.

Il y a une étrange impression lorsque l’on écoute votre premier album. Cork, votre ville natale semble être remplie de personnages très étranges.

Ashley: Mais je crois que c’était vraiment le cas dans les années 90. D’un certain côté Cork était une ville détachée de tout. Il y avait un taux de chômage très élevé, un manque d’espoir et les gens devaient trouver des manières de s’amuser. Pas mal de gens buvaient sûrement beaucoup trop. Certaines personnes paraissaient très étranges mais au final c’était toute l’époque qui était bizarre. Cette atmosphère est devenue une source d’inspiration. Les groupes existaient sans être influencés par l’extérieur et à cause de cela, tu retrouves vraiment un caractère étrange et unique dans la musique de cette ville des années 80 jusqu’aux années 90.

« Cork était une ville détachée de tout. Il y avait un taux de chômage très élevé, un manque d’espoir et les gens devaient trouver des manières de s’amuser. Pas mal de gens buvaient sûrement beaucoup trop. Certaines personnes paraissaient très étranges mais au final c’était toute l’époque qui était bizarre. »

Vous y vivez encore?

Ashley: Oui. Mais Cork est rentrée dans les normes avec Internet et le phénomène de globalisation. Elle ressemble désormais à n’importe quelle autre ville. Son caractère unique a disparu ; ce qui est à la fois une bonne et une mauvaise chose.

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On a l’impression qu’au début de votre carrière, les chansons s’enchaînaient très rapidement : les deux EP, les singles, le premier album. Vous sembliez très prolifiques.

Paul: Écrire des chansons a toujours été très facile pour nous.

Ashley: Et cela n’a pas fondamentalement changé depuis nos débuts.

Mais alors pourquoi avez vous pris cinq ans pour écrire votre second album?

Paul: Lorsque notre premier album est sorti, nous avions utilisé toutes les chansons que nous avions écrites jusque là. Tu as toute ta vie pour écrire ton premier album parce que tu y réunis toute l’expérience accumulée jusqu’à, dans notre cas, l’âge de 24 ou 25 ans. C’est cette expérience que tu retrouves sur notre premier album. Ensuite, concernant le second, nous aurions aimé le faire aussi rapidement mais nous n’avions ni chanson ni même le début d’une idée, juste ce désir impérieux de faire un disque meilleur que Trains, Boats & Planes. Et, pour ma part, je suis absolument convaincu que Grand Parade est un meilleur album que le premier. J’attends d’ailleurs avec impatience 2016 lorsque nous ferons la tournée du vingtième anniversaire de Grand Parade. (rires) Je l’apprécierai bien plus que notre tournée de Trains, Boats & Planes car j’adore toutes les chansons de Grand Parade alors que ce n’est pas le cas de toutes celles de Trains, Boats & Planes.

Ashley: Même « Have You Ever »?

Paul: Bien sûr.

Ashley: Vraiment? Je croyais que tu n’aimais pas « Have You Ever ».

Paul: Mais si, j’adore ce morceau! (rires)

Ashley: C’est vrai, Grand Parade a vraiment été conçu à partir de rien. Nous aurions pu sortir quelque chose plus tôt mais le résultat n’aurait pas été aussi bon.

Paul: Mes albums préférés sont Grand Parade, Greenwich Mean Time, Beauty Becomes More Than Life, Trains, Boats & Planes, Glass et finalement A Renewed Interest in Happiness.

Glass est bien l’album avec le morceau électro? Il y a longtemps, j’avais lu que vous aimiez beaucoup New Order. Vous m’aviez paru encore plus sympathiques! (rires)

Paul: Nous aimons beaucoup New Order et Joy Division même si Joy Division a sans doute été plus une inspiration pour nous.

Ashley: Quand nous étions plus jeunes, nous avions des gants de laine sur lesquels nous dessinions les graphiques de la pochette de Unknown Pleasures.

Est-ce que tu as essayé d’en faire plusieurs et de les vendre?

Ashley: Non, nous n’en avions qu’une paire.

Tu sais que des gens fabriquent des strings Unknown Pleasures et les vendent sur Ebay. Ça marche plutôt bien semble-t-il.

Ashley: Je me voyais mal en train de demander à ma mère de tricoter des strings (rires).

« Mes chansons m’apparaissent la nuit, pendant que je dors. Je rêve de la mélodie et d’une partie des paroles. Et lorsque je me réveille, la première chose que je fais, c’est de les enregistrer;  je mets les guitares et les cordes dessus et la chanson est écrite. »

Est-ce que vous avez changé votre manière d’écrire depuis vingt ans?

Paul: En fait, je compose toujours de la même manière : mes chansons m’apparaissent la nuit, pendant que je dors. Je rêve de la mélodie et d’une partie des paroles. Et lorsque je me réveille, la première chose que je fais, c’est de les enregistrer;  je mets les guitares et les cordes dessus et la chanson est écrite.

Tu ne prends pas de drogues avant de te coucher?

Paul: Non, je ne prends pas de drogues et je ne bois pas d’alcool. J’ai avalé un champignon magique quand j’avais 22 ans à Cork. Ça a été une si mauvaise expérience que tout de suite après, j’ai arrêté. Je n’ai plus jamais repris de drogues et j’ai laissé tomber l’alcool.

 Quand tu rêves des paroles de tes chansons, tu les écris directement?

Paul: Je les enregistre sur un dictaphone puis je les écris. J’ai écrit une chanson très récemment, pas plus loin que la semaine dernière. C’est un super morceau qui vient de mes rêves. C’était juste un couplet. J’ai écrit les cordes, rajouté quelques paroles, un refrain et le morceau était fini. Et c’est une super chanson. Je ne l’ai pas encore jouée à Ashley mais je suis vraiment excité par ce morceau. Je l’ai eu dans ma tête toute la journée pendant que nous baladions à Paris. Nous sommes allés au Musée d’Orsay et devant les tableaux des impressionnistes, je la chantais dans ma tête. Donc je n’ai aucun problème à écrire des chansons. Pas en ce moment en tous cas. Je suis plus prolifique que je ne l’ai jamais été.

Tu comprends ce phénomène? Peut-être que je ne devrais pas te poser la question d’ailleurs, de peur que cela ne disparaisse?

Paul: Non, je ne le comprends pas. Mais en toute honnêteté, je n’ai pas peur que cela disparaisse. J’adore écrire des chansons. C’est l’une des plus belles choses que tu peux réaliser : tu crées quelque chose à partir de rien, quelque chose qui apporte de l’espoir pour toi-même, pour ta propre existence.

J’ai récemment écouté une version acoustique très émouvante de « Fashion Crisis Hits New York » en streaming sur une radio. Paul, les paroles surréalistes de ce morceau te sont aussi venues pendant un rêve?

Paul: En fait, c’est Ashley qui a écrit « Fashion Crisis ».

Ashley: Mais je crois que le rêve était destiné à Paul! A l’époque, nous habitions dans la même rue et le rêve a du se tromper d’adresse (rires). De toutes façons, nous nous connaissons depuis tellement longtemps Paul et moi que nous ne nous parlons même plus, nous préférons utiliser la télépathie (rires).

Sur Trains, Boats & Planes, n’importe quel morceau pourrait être un single.

Ashley: Oui, un peu comme sur l’album Bad de Michael Jackson (rires)

Paul: Le processus était inversé : nous avons d’abord sorti les singles puis nous avons écrit 5 ou 6 chansons pour finir l’album.

Ashley: Je crois aussi qu’à l’époque de Trains, Boats & Planes, nous ne savions pas vraiment comment faire un album mais très bien comment écrire des singles, des pop songs. Il nous a fallu cette expérience de Trains, Boats & Planes pour apprendre à réaliser un album et arriver à Grand Parade. C’est sans doute la raison pour laquelle, pour moi aussi, Trains, Boats & Planes n’est pas mon disque préféré. C’est plus une collection de très bonnes chansons mais il ne coule pas de la manière dont un album devrait le faire alors que Grand Parade est un album avec bien plus de cohérence et de rondeur.

Ou trouviez-vous cette énergie positive de vos premières compositions?

Paul: Par nature, nous sommes des gens optimistes et positifs. Et je ne crois pas que quoique ce soit changera cela. Cet état d’esprit vient de nos pères. Ils ont grandi dans les années quarante et cinquante. Les temps étaient alors bien plus durs mais au fil des décennies, ils ont toujours gardé espoir, ont fait de leur mieux pour améliorer la vie de leurs enfants et ont su leur transmettre cet optimisme. Et cette présence rassurante de ton père derrière toi, pour te supporter, te rappeler que tout ira bien, c’est quelque chose que tu gardes en toi toute ta vie .

Est-ce que vous avez une idée de ce à quoi aurait ressemblé votre vie si Trains, Boats & Planes n’était pas sorti?

Ashley: Je serais rêveur à plein temps! (rires)

Paul: Je n’en ai aucune idée, c’est vraiment difficile à imaginer. Je suis juste tellement heureux que cet album soit sorti car il nous a permis d’avoir une vie extraordinaire en tant que musiciens. Jouer de la musique et écrire des chanson est une merveilleuse manière de s’exprimer et arriver à en vivre est une bénédiction. Je crois que j’aurais été extrêmement frustré et en colère de ne pas être un musicien. Lorsque tu écris des chansons, tu rejettes toute ton énergie négative, c’est une véritable catharsis.

Est-ce que vous étiez présents durant le tournage du clip de « Plenty Times »?

Ashley: Non. Nous n’aimons pas apparaitre dans les vidéos.

Avec tous ces mannequins présents sur le plateau, vous ne le regrettez pas? 

Ashley: Nous n’aimons pas non plus les mannequins! (rires)

Paul: Je trouve que la majorité des mannequins sont trop maigres. Et futiles.

Le nom de votre groupe est basé sur deux véritables excentriques de Cork. Vingt ans après, vous savez ce qu’ils sont devenus?

Ashley: Ne t’inquiète surtout pas pour eux : Frank est encore à cent pour cent correct, Walter continue à voyager et Michael pédale toujours sur son vélo!

 

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