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Disques

Piano Magic / Dark Horses EP

081118aOn commençait presque à se faire du souci! Voilà un moment que le prolifique Glen Johnson n’avait pas fait parler de lui. Depuis la sortie de Part Monster, ses projets parallèles Textile Ranch et Future Conditional se faisant eux aussi des plus discrets, on se demandait si Piano Magic ne s’était pas perdu quelque part lors de leur dernière mini-tournée en Grèce, en Italie ou en Espagne. Heureusement, non: revoilà le groupe avec un EP, dont la sortie est assurée – comme il en a l’habitude – par un label obscur, « make mine music ».

Dark Horses se compose de quatre titres au format somme toute des plus classiques, que le groupe affectionne particulièrement depuis Disaffected. Ici, pas de longues montées lentes et éthérées à la Password, ou d’escapades electro à la Saint Marie. On reste dans l’évolution longiligne que Piano Magic version « rock band » – direction largement volontaire et assumée (comme l’avouait Glen à Noise au cours d’une interview en décembre dernier) – a initiée depuis l’arrivée de Franck Alba, Jerôme Tcherneyan, Cedric Pin et Alasdair Steer dans le line-up stabilisé du projet.

Tout (re)commence donc dès l’intro de Dark Horses, sur un riff de basse et une batterie très mancuniens (le fantôme de Joy Division plane toujours sur l’écriture du groupe londonien, mais allez savoir pourquoi, avec beaucoup plus de classe que chez d’autres qu’on se gardera bien de citer). Le morceau éponyme revisite les ambiances cold wave du début des années quatre vingt, et la jaguar d’Alba, teintée de cette reverb veloutée, se charge d’apporter la touche qui rend désormais Piano Magic reconnaissable instantanément. Coté textes, le niveau est toujours aussi élevé: Johnson jongle avec les mots, manipulant avec talent le sens qu’il en extrait: « Dark horses, our handshake is fatal, our seal is a stamp to the heart, We cut through the din like a rattle, our violence is closer to art ». Stations, second titre épuré, ralentit délicatement le tempo avant Vacancies, la perle incontestable du disque (Angèle David Guillou, toujours présente et qui lui prête sa voix, y est pour beaucoup). Pop song légère, choeurs délicieux sur le refrain, ce titre s’incruste dans la tête à ne plus pouvoir s’en défaire. Enfin, A Book I Should Not Read, ses nappes de guitares froides et ses roulements de tom basse (encore un gimmick qu’on retrouve fréquemment chez Tcherneyan) se chargent de clôturer cet EP, non sans un petit clin d’oeil: « Your last words wore a sadness. You were drowned out by the band ».

Pas de grosse surprise, cet EP (et les disques à venir?) nous éloigne un peu plus de l’époque où Glen Johnson menait seul le navire Piano Magic. Après quatre années passées à jouer ensemble, le groupe semble avoir acquis son style – et sa maturité. Pour ceux qui déplorent cet état de fait, il reste Textile Ranch et les autres projets de Johnson, désormais seules terres d’accueil pour ses expérimentations électroniques. Pour les autres (dont je fais partie), cet EP est une valeur totalement sûre.

En écoute: « Dark Horses »
[audio:https://darkglobe.free.fr/public/music/PianoMagic_DarkHorses.mp3]

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