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Piano Magic : A Fond Farewell…

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Glen Johnson l’avait annoncé il y a quelques mois (peu de temps après la parution de la compilation Set Your Clock By Your Heart, réunissant quelques uns de ses meilleurs morceaux, et la réédition de l’album Disaffected sorti en 2005) : Piano Magic tirera définitivement sa révérence après la sortie d’un ultime album, judicieusement intitulé Closure, prévu pour le début de l’année 2017.

Si l’ombre omniprésente d’une telle annonce planait discrètement sur la formation franco-britannique, du moins telle qu’on la connaissait depuis Disaffected (qui semblait l’avoir vue se stabiliser autour de Glen Johnson, Jerome Tcherneyan, Alasdair Steer et Franck Alba), elle ne sonne pas comme une rupture définitive à nos oreilles : parce que la géométrie des projets de Glen ont toujours eu cette dimension variable – collaborations, invités, variations inlassables de formations et d’instrumentation – mais aussi parce que ce clap de fin annoncé arrive vingt ans tout rond après la sortie du premier disque de Piano Magic, Popular Mechanics. Comme si la boucle était bouclée, si les titres elliptiques de certains morceaux marquants du groupe prenaient enfin leur sens et venaient souligner non sans une pointe d’ironie leur caractère de « simples mortels » (« Music Won’t Save You From Anything But Silence »). Après tout, on dit souvent que la plupart des musiciens peinent à rester originaux après plus d’une dizaine d’années – à l’époque même où se reforment Slowdive, Lush et My Bloody Valentine, alors que tout semble déjà avoir été dit et fait, écrit et joué. Pourquoi Piano Magic ferait-il figure d’exception ? Peut-être parce que si les parutions de Glen Johnson ont aussi eu leur lot d’inégalité (comment pourrait-il en être autrement avec une oeuvre aussi complète), le bonhomme est parvenu à façonner autour de son projet une identité forte et unique, usant de ses visuels baroques au charme suranné, édifiant des ponts ambitieux entre les sonorités éthérées empruntées aux grands ambassadeurs du label 4AD (Cocteau Twins, Dead Can Dance…) et celles des ténors de l’indie pop, de la new wave ou du post-punk (Felt, New Order, Depeche Mode, The Durutti Column).

Et puis, il y aura toujours dans la musique de Piano Magic cette dose de nostalgie qui sied particulièrement à un groupe qui appartient au passé (ou qui s’apprête à le faire). Peut-être parce que même s’il n’aura pas eu, sans le moindre doute, la reconnaissance qu’il méritait et qu’on aurait souhaitée pour lui, son oeuvre n’en reste pas moins marquante ; tout ceux qui ont écouté Disaffected, The Troubled Sleep (Of Piano Magic) ou Low Birth Weight s’entendent à leur accorder le statut de disques « cultes ». Alors c’est certain, cette fin programmée aura immanquablement l’amertume des adieux à un vieil ami : mais celle d’un départ davantage que celle d’un trépas. Le dernier album en date (en 2012) ne clamait-il pas haut et fort « Life Has Not Finished With Me Yet » ?

La dernière page se tourne le 20 janvier prochain. Quoique le prochain ouvrage nous réserve, espérons qu’il sera aussi profond, lumineux et passionnant.

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