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Live Reports

Scul Hazzards + Burne – Sonic (Lyon), 02/10/09

091005aLes Australiens londoniens (ils y vivent tous les trois) de Scul Hazzards étaient depuis avril dernier, pour les Lyonnais, le groupe malheureux qui avait du annuler sa venue au Sonic suite à un problème de van, laissant un paquet de petits jeunes qui attendaient leur concert avec impatience déçus et frustrés. Hourrah, ce n’est désormais plus qu’un lointain souvenir, balayé par une prestation énergique et joviale sur la péniche la plus rock de la ville. C’est vendredi soir, il a fait beau toute la journée (je crois), et sur le pont lorsqu’on arrive c’est une ambiance détendue et quasi festive qui nous accueille. D’autant plus plaisante, une relative affluence se fait sentir (et se confirmera puisque l’orga comptera plus de quatre-vingt entrées). Pour un nouveau soir de grève des transports en commun, c’est plutôt bon signe.

Il doit être pas loin de vingt-deux heures quand le duo basse / batterie Burne (qui porte donc son nom à merveille) monte sur scène. Encore sur le pont à discuter avec deux membres bien amicaux de Chick Peas, de leur concert la semaine dernière, de Bellini, d’Enablers, des salles de concerts Parisiennes et de bien d’autres choses, je manque le premier morceau mais descends rapidement pour voir à quoi ressemble ce déluge sonore brouillé que j’entendais depuis l’extérieur. Burne envoie une sorte de trash ultra rapide, ultra technique, le batteur balance de la double grosse caisse et des roulements de partout ; coté basse, ça monte et ça descend le long du manche à grande vitesse, et on a bien du mal à poser les yeux sur les doigts du bonhomme tellement ça bouge vite. C’est hyper carré, en place, c’est très bien fait, et franchement ça m’impressionné les dix premières minutes. Mais une fois ce temps passé, je me prends à repenser à tous ces « virtuoses » (comprenez Satriani, Malmsteen, et compagnie) que j’ai écoutés à un court moment ou à un autre de mon existence, et dont j’ai toujours trouvé le jeu consistant à placer le plus de notes possibles à la seconde plutôt chiant. Même si on en est pas tout à fait là avec Burne, il faut dire que les plans se multiplient et se ressemblent, et qu’on se trouve vite perdu au milieu de tous ces enchaînements de breaks et de riffs de basse éffrénés. Au delà de la performance technique, et – vu comme les gars mouillent le maillot – on peut même dire sportive (ce qui n’est tout de même pas rien) le set de Burne ne marquera pas les esprits ce soir. En tout cas pas le mien.

La triplette australienne enchaîne non sans avoir laissé le temps au public de s’abreuver copieusement (je l’ai dit, c’est vendredi soir, on se détend un peu), et une fois les instruments accordés et les peaux retendues, c’est avec le début du dernier album Landlord que le groupe entame un set intense qui durera à peine plus d’une heure. « Landlord » donc, enchaîné avec « Casualties » : titre super efficace, effet immédiat, les cinq ou six premiers rangs du public (moi y compris) se mettent de façon totalement incontrôlée à balancer la tête d’avant en arrière. C’est drôle je trouve, cette façon physique de manifester son enthousiasme à l’unisson. On aperçoit d’ailleurs tout devant la scène les organisateurs, qui, le quotas d’entrées atteint, peuvent maintenant profiter du concert sereinement (ce n’est pas le mot qui convient le mieux, je suis d’accord). La musique de Scul Hazzards n’est pas des plus inédites, et la prestation n’est pas très éloignée de l’album mais on n’en demandait pas plus : le son est excellent (avec les bouchons de rigueur), c’est incisif, rentre-dedans, ça bouge, ça frappe ; sur scène, aucun des musiciens n’en fait trop, chacun reste à sa place. La guitare, une jolie jaguar tout juste soutenue d’un chorus analogique et d’une overdrive vintage, s’autorise quelques envolées noisy du meilleur effet, caressant parfois ces sonorités qu’on apprécie tant sur celle de Thurston Moore, avec le coté punk en plus. La basse et la batterie soutiennent les morceaux avec une fluidité vraiment appréciable, hachant les morceaux de temps à autres ; les regards et les sourires que s’échangent par instants les trois musiciens trahissent aussi une grande complicité et c’est le genre de petites imperfections qui à moi, me font plaisir. Plusieurs personnes me diront avoir été déçues par le jeu du batteur, le trouvant peu percutant, et parfois « un peu à la ramasse » : j’avoue pour ma part ne pas en avoir été gêné, la cohésion du groupe et l’énergie communicative qu’il dégage ayant largement suffi à me convaincre. Mais bon, tout le monde le dit, je suis bon public… Le groupe termine son set, sans rappel, en reprenant le « New Mind » des Swans.

Le concert fini, on n’a pas trop envie de rentrer se coucher, alors on profite enfin du week-end pour rester un peu plus tard sur le pont, boire encore quelques bières, prendre le temps de bavarder de la boum de soutien à Barbe à Pop (qui aura lieu le samedi 17 octobre au même lieu), de Napalm Death, du super programme des concerts à venir (les choix vont être durs à faire) et de se gausser sur la playlist du DJ qui mixe à l’intérieur des trucs aussi drôles que A-Ha ou Mötley Crüe. Encore une bonne soirée pour le public du Sonic, les buveurs de bière et les rastas gothiques©.

Photo : Hazam Modoff

Une petite vidéo dont ni le son ni l’image ne valent le coup (note pour plus tard, j’étais bien trop près de l’ampli du guitariste, et le noir et blanc n’est pas adapté en cas de faible lumière).

[youtube]WIH7EK8uC_Y[/youtube]

3 comments
  1. ArnD

    « Mais bon, tout le monde le dit, je suis bon public »

    j’ai juste lu lu cette phrase et déjà je regrette de ne pas avoir pu me trainer au Sonic :lol:

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