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Disques

Smashing Pumpkins / Zeitgeist

C’est le grand retour! Après six années à essayer de boucher les trous (avec un album solo, et l’accablant épisode Zwan dont on évitera de parler pour ne pas se montrer désagréable), Billy Corgan est de retour, mais cette fois avec les Smashing Pumpkins. Avec Jimmy Chamberlin en fait, le batteur et le chanteur étant les deux uniques « rescapés » du naufrage des citrouilles. Comme beaucoup, je m’étais préparé au pire. Corgan avait beau avoir préparé le terrain, en annonçant son désir de faire renaître les Pumpkins quelques mois auparavant, cette reformation n’en dégageait pas moins l’odeur nauséabonde du plan marketing trop bien ficelé. Mais il faut l’avouer, là où le songwriter chauve aurait pu se contenter de servir une bouillie sonore du plus mauvais goût (il l’a parfois frôlé), il livre un Zeitgeist cohérent, au son familier et aux mélodies que nul autre groupe n’aurait pu écrire. L’univers sonore des Smashing Pumpkins est bel et bien là. Voix nasillardes, grosses guitares dopées au fuzz (Tarentula, Doomsday clock), pop-songs naïves aux soli dégoulinants (Bring the Light), ballades éléctriques (le superbe Bleeding the orchid), et surtout, surtout, la frappe sèche et claquante de Jimmy Chamberlin, sans laquelle l’éxercice d’un nouvel album des SP aurait été complètement irréalisable. Ecoutez juste l’envolée épique et « heavymetalesque » à la fin de United States pour vous en persuader.

Mais là où le bât blesse, et là-même où certains verront peut-être une force – on peut tout de même trouver une pointe de déception dans l’excessive homogénéité de ce disque, ce coté résolument « in your face » un peu indigeste. Le travail de Terry Date (connu pour ses multiples collaborations avec les Deftones) à la production n’y est sûrement pas étranger. Corgan nous a pourtant habitué à mieux, de par son habileté à offrir des ballades toutes simples, acoustiques, parfois minimalistes (Lily, my one and only sur Mellon Collie & The Infinite Sadness, ou encore le Spaceboy de Siamese Dream par exemple). Regrouper des titres aussi différents dans leur sensibilité et leur écriture au sein d’un même oeuvre discographique a toujours été un des talents les plus appréciés des Chicagoans. Et c’est la seule chose qui manque ici pour faire de Zeitgeist un album des Smashing Pumpkins « pur malt ».

Malgré tout, ce retour sur le devant de la scène d’une des figures emblématiques du rock des nineties, qui n’a pas pris une ride, devrait faire la joie des fans de la première heure, et Zeitgeist est un album dans lequel la plupart d’entre eux devrait se retrouver sans trop de mal. Avant de repasser à autre chose!

En écoute: « Bleeding the Orchid »

[audio:https://darkglobe.free.fr/public/music/SmashingPumpkins_BleedingTheOrchid.mp3]
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