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Disques

Yumi Zouma / EP II

yumi zoumaC’est vrai que nous avons découvert Yumi Zouma, ce groupe de trois néo-zélandais dispersés entre leur pays d’origine, New-York et Paris sur le tard. En tous cas, bien après la grande majorité de la population hipster mondiale; ce qui, dans notre cas, correspond peu ou prou à six mois après la sortie de leur premier EP. Et si ce retard nous en a dans un premier temps affecté, il n’aura finalement que précipité notre affection désordonnée pour un groupe déjà responsable d’un tube pop immaculé appelé « The Brae » dont la perfection mélodique est naturellement devenue la locomotive de notre admiration. Sans parler du fait que les membres du projet préfèrent mordicus travailler à distance et semblent inscrire la perspective d’un album comme une alternative future tout à fait impossible; autant de choix de (non?) carrière qui augmentent encore un peu plus notre capital sympathie à leur égard.

Un second EP de cinq titres est donc sorti au début du mois de Mars chez Cascine et il s’agit d’un enregistrement dans la droite lignée du premier effort. La pop y est forcément élégante, probablement lounge mais jamais bling bling, doucement sexy, évitant le racoleur dans un sourire mystérieux ; autant de raffinements qui font écho à la pochette du disque. Car c’est avant tout de bon goût, de délicatesse, de style et de sobriété dont il est question chez Yumi Zouma. Les titres regorgent de références aux années quatre-vingt qui auraient été débarrassées de toutes les lourdeurs et les clichés qui l’handicapaient. Le piano house ou les comptes à rebours prononcés sont ainsi plongés dans une si agréable ambiance duveteuse et charmeuse qu’ils apparaissent finalement comme de délicats et charmeurs clins d’œil rétro et non pas de tragiques oripeaux du mauvais goût. « Dodi » est une sunshine pop aux accents funky et aux reflets lumineux mais mattes pour climats tempérés. La disco d' »Alena » n’est pas attirée par la gravité des pistes de danse, elle s’en émancipe par une série de vols en apesanteur tandis que « Catastrophe » est le parfait petit frère de « The Brae »: pop accrocheuse au refrain subtilisant le coeur, distante mais charmeuse, dépourvue de vulgarité et juste suffisamment propice à la rêverie. Pour terminer, à la légère mélancolie douce amère de « Second Wave » succède le souffle de fraîcheur frémissante à la séduction adolescente du « Song for Zoe & Gwen », jolie manière de conclure ce second court opus.

Il y a sans doute un quelque chose de l’ordre de la désinvolture chez Yumi Zouma: une attitude mêlée de détachement et de talent qui s’infiltre dans leurs compositions et offre à celles-ci une aura tout à fait particulière, dénuée d’une ambition autre que celle d’offrir des bonnes chansons. A l’orée de ces considérations, on comprend mieux le refus des auteurs de se forçer à nous offrir des chansons à un rythme différent du compte-gouttes tant l’équilibre semble précaire et le résultat dénué de prétentions mais tout à fait précieux et si facilement enthousiasmant.

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