Pharaoh Overlord / Louhi

On retrouve , cette rentrée, les finlandais de Pharaoh Overlord avec un nouvel album intitulé Louhi ( ne me demandez pas le sens exact, ni une traduction éventuelle de ce titre), qui paraît à des années-lumière de Italo–disko-ebm leur précédente production. En première instance je m’y perds un peu, ne retrouvant pas l’exaltation et la transe qui les avait caractérisés, du moins dans ma mémoire… Accompagnés lors des sessions et de la production de l’album par Aaron Turner ( Isis, Sumac) connu pour ses performances dans le métal prog et les musiques électroniques, le groupe s’est engagé ici dans un groove lent et lourd, construit en deux parties, avec séquences de riffs répétitifs et mélodies qui s’immiscent dans l’esprit. Quant à la puissance du disque, elle laisse sans voix .

Si le goût pour l’expérimentation des trois musiciens repérés dès 1991 avec Circle, a flirté volontiers du côté du krautrock et de l’avant-garde, cette tendance expérimentale est menée à son paroxysme avec ce nouvel album. Jussi Lehtisalo et Janne Westerlund , après le départ de Tomi Leppänen, ont délaissé le stoner rock et avancent dans des terrains beaucoup moins balisés. C’est évidemment tant mieux pour nous autres , auditeurs, quand un répertoire est en mutation, la démarche étant très remarquable dans cette réalisation arrivée en milieu d’été. On y entend du Faust comme du Dream Syndicate au fil des deux pistes, Aaron Turner tenant avec une très grande présence le rôle de lead singer fougueux. Les riffs qui peuvent paraître uniques et similaires, sont martelés, les lignes mélodiques ( intenses ) tournent en boucles hypnotiques.

En écoutant Louhi ( bien loin de « Louie, Louie »! – rien à voir ) on ne rigole pas, mais après plus de vingt albums dans sa discographie, je me dis que le groupe est sans doute aujourd’hui juché tout en haut d’un de ses sommets artistiques. Impressionnant.

https://pharaohoverlord.bandcamp.com/album/louhi