L’esprit de Factory frappe -t-il encore chez nos voisins belges? Nous recevons deux side projects d’acteurs de longue date de la scène cold wave/new wave bruxelloise, dont Factheory auquel est associé Michel Sordinia, voix de The Names ( récemment reformés) qu’on découvrit ( et connut surtout) début 1980 sur Factory Benelux ( alors géré par Annik Honoré – entre autres -, personnalité associée pour les raisons que l’on sait à l’histoire de Joy Division et de Ian Curtis tout particulièrement).
S’il y a un retour du style cold dans les bacs, comme il y a eu ceux du rock garage ou du psychédélisme Côte Ouest, c’est parce que le rock est une musique cyclique. Ceux qui la font puisent sans cesse dans ce qui a déjà été enregistré ( sans l’enregistrement l’histoire du rock n’existe pas…), espérant sa réinvention sur des bases plus anciennes, du moins pourrait-on le croire. Dans les deux cas qui nous intéressent ici, l’intention du renouvellement n’est sans doute pas le mot adapté. Mi6 comme Factheory, reprennent les codes utilisés il y a plus de quarante ans mais c’est parce qu’ils restent fidèles à la musique que les musiciens ont aimée et qu’ils savent faire le mieux. A ce titre le terme revival serait donc tout relatif pour ces projets, celui de continuité paraissant plus adapté. Que ce soit pour le titre de Mi6 mené par Dominique Nuydt ( « Mind Machine ») ou « Bird of Time » de Factheory avec Michel Sordinia au chant, le passé musical du bassiste de Uccle comme celui du membre fondateur de The Names restent prégnants.
« Mind Machine » est typiquement cold wave à synthés, sequencers et boites à rythmes. « Bird of Time » avec son intro de guitare arpégée sur deux accords ( plutôt réussie) devient ensuite goth, prenant un ton plus sombre que ne l’annonçaient les premières séquences. Il est plus proche de l’esprit de The Names dont on a apprécié le « Swimming With Brian Jones » au printemps dernier, surfant toutefois sur une vague dark flirtant avec celle de « la ligne claire » musicale… Les amateurs de ces tendances trouveront certainement leur bonheur dans ces productions de vétérans créatifs et non résignés.
Quoi qu’il en soit, c’est toujours un plaisir que de recevoir des nouvelles de nos ami- e- s belges, le pays proposant sans interruption des artistes plus qu’intéressants et une scène rock active.
Sortie des deux projets en Novembre. Photo mise en avant Mi6 .
Peintre et guitariste, adepte de Telecaster Custom et d’amplis Fender. Né en 1962 – avant l’invention du monde virtuel – pense que la critique musicale peut-être un genre littéraire, objet idéal pour un débat en fauteuil club millésimé.