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Disques

Cosmic Ear / Traces

Cosmic Ear est un groupe de jazz et free jazz suédois ( pour résumer rapidement) qui sort son premier lp dans les «traces » du multi instrumentiste Don Cherry, musicien peut-être assez peu connu par chez nous ou parmi les fans de rock indé. Ce suédois d’adoption, marié à Stockholm, joua quoi qu’il en soit, avec la plupart des jazzmen du territoire nord européen et d’ailleurs, durant plusieurs décennies et ce dès la fin des années 1960…Il était le beau-père de Neneh Cherry ( que chacun connait par contre). Christer Bothén, âgé de 85 ans, initiateur du projet Cosmic Ear, joua sur la plupart des lps de ce maître du jazz, jusqu’à la fin des nineties et le décès de Don Cherry …

Bothén à la tête du quintet, joue d’instruments ethniques à cordes de l’Afrique de l’Ouest , mais aussi de la clarinette basse et du piano. Dans ce groupe à l’allure plus qu’hybride, on entend aussi du saxo, joué par Mats Gustafsson ( activiste jazz de renom depuis le mitan des années 1980), également flûtiste, organiste et harmoniciste selon les infos données en accompagnement de l’album . Le quintet est enrichi  d’autres cuivres, de synthés et de percussions . On note la maestria de l’argentin Juan Romero aux bongos et autres percus. Kansan Torbjörn Zetterberg  est à la basse, les cinq musiciens du quintet se retrouvant tous dans le Gustafsson’s Fire! Orchestra.

Cosmic Ear c’est du jazz qui rencontre du free jazz et se mêle aux musiques ethniques… Bothén  y est pour beaucoup, en raison de ses liens passés avec Don Cherry et actuels avec le Gustafsson’s Orchestra. Mais ce qui fait la fusion des styles nait des influences de tous les membres de Cosmic Ear. Elles viennent de la musique africaine, marocaine ( Brian Jones aurait apprécié) , turque et du gout pour les adaptations de Bothèn.  On pense à Alice Coltrane et Pharoah Sanders bien qu’on se retrouve dans un univers musical renouvelé et ouvert. Est-ce si fréquent? Pas sûr. Rendons grâce, dans le monde du rock, à Damon Albarn ( parenthèse)…

Parmi les titres de l’album “Traces of Brown Rice” est hypnotique et groove… Il y a des sons vintages ( claviers et flutes en particuliers) qui nous ramènent en arrière, mais aussi des marimbas brésiliens qui nous entrainent en avant. “Love Train” n’est pas “Train in vain”… C’est une ballade pleine d’émotion , hors de toute temporalité. “Do It (Again) », avec  Sofia Jernberg au chant, vocaliste d’origine éthiopienne, est un titre mystérieux sur lequel on entend une double basse qui prend aux tripes. En conclusion du disque “Traces of Codona and Mali”  est une pièce poétique, inspirée et…cosmique!

En résumé voici un album free, libéré de tout, qui prend ce qu’il veut où il veut et l’associe avec art dans un seul but : faire de l’art. Il n’y a rien d’ennuyeux à l’écoute, ni d’inaudible parce que par trop «Free Jazz » ce qui n’est pas la caractéristique essentielle de Cosmic Ear. De la world ethnique et inventive, poétique et groove. Une session de rattrapage 2025 nécessaire ( lp sorti en mai 2025)

https://matsgustafsson.bandcamp.com/album/traces

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