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Disques

Die! Die! Die! / Form

Prenez un zeste d’indie rock energétique comme celui des meilleurs groupes qu’ont enfanté les nineties, saupoudrez de quelques rythmiques de batterie foutraques façon Arcade Fire, un son de basse et quelques guitares à la New Order, ajoutez un soupçon de chant à la Perry Farrel (Jane’s Addiction), sucrez exagérement, et surtout: servez bien frais! Voilà la recette de Form, nouvel album de Die! Die! Die!: un cocktail multicolore bourré de vitamines, qui vous évoquera tout plein de bonnes choses que vous avez déjà écoutées, sans pour que vous puissiez pour autant vous souvenir ce dont il s’agit. Cela dit – on s’en fout un peu, non?

Par la force irrémédiable des choses, quand on passe un tiers de son temps à écouter de la musique – c’est à dire grosso modo tout celui qu’on n’occupe pas à dormir ou travailler (encore qu’il puisse nous arriver occasionnellement de faire les deux – voire les trois – en même temps) on finit par devenir inévitablement ce genre de mélomane caricatural à l’air blasé qui donne l’impression désagréable d’avoir déjà tout écouté, qui écrit même un blog musical, et qui semble parfois parler au reste du commun des mortels comme un journaliste des inrocks en leur expliquant que « Mais attends », le dernier album de Bullet Lambda est une tuerie!!, qu’il est labyrinthique (?!), exothermique (??!!) et… violet (???!!!!) ». Form est à la fois un casse-tête pour ce genre de type imbuvable – auquel j’ai bien conscience de ressembler là, tout de suite, ne me jetez pas la pierre – et un pied de nez à leur encontre, parce qu’ils seront bien incapables de dire avec leurs mots scientifiques pourquoi l’écoute de ce disque s’avère au final si jubilatoire. « Caseman », titre d’introduction, pose ainsi le décor de ce qui va être une véritable course poursuite d’un peu plus de trente minutes – au cours desquelles vont défiler derrière le pare-brise paysages noise-pop (« Howye » et sa ligne de basse longiligne digne des Strokes « bonne » période), punk (« Wasted Land »), et même champs shoegaze (ah merde tiens, un mot barabare quand même) labourés par des guitares embrumées et néanmoins entraînés par une section rythmique délurée qui, elle, ne semble pas prête à laisser diminuer le tempo (« Shine Through », « Lil Ships »). La batterie occupe une place de choix dans les compositions du trio néozélandais, construites sur un jeu de caisse claire ultra-efficace qui pourrait bien être la clé de voûte de l’énergie qu’elles dégagent: mais au final, l’acteur principal de ce Form, c’est juste le fun, le plaisir simple et instantané qu’on saisit à l’écoute, et celui qu’a sans aucun doute pris Die! Die! Die! à l’enregistrer. L’album est produit par Nick Roughan, surtout connu pour avoir joué dans les Skeptics (groupe de post punk de Wellington assez important dans les années 80) et qui a ici su apporter une densité judicieuse au son des guitares tout en préservant le son et l’identité garage-punk du groupe. Form n’est pas un album cérébral qu’on explique par des formules compliquées, c’est juste un excellent album que vous devriez déjà être en train d’écouter au lieu de continuer à lire des absurdités sur le net. Allez, hop.

(Et à ne manquer sous aucun prétexte au Sonic mercredi prochain – sauf pour tous les gens qui seront en déplacement pour leur boulot, vie de merde).

En écoute: « Caseman »

[audio:http://www.goldenantenna.com/wp-content/uploads/2011/02/01-01-Caseman.mp3]
One comment
  1. [DARK GLOBE]

    […] très subtile empruntant au post-punk, au rock et à la pop des eighties, un peu à la façon d'un Die! Die! Die!. On nous les présente à nouveau avec un troisième opus intitulé Signs of Fervent Devotion (Hip […]

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