Retour discographie de Peter Milton Walsh avec un album à paraître le 25 octobre chez Talitres. L’australien de Brisbane, très apprécié du public indé français, a toujours la mélancolie collée à la peau et on se doute, après écoute de « A Handful of Tomorrow » , extrait avec vidéo paru ce jour , que That’s What The Music is For (lp) restera dans la veine de ses prédécesseurs…
On apprécie ou pas la voix quelquefois tremblante de Milton Walsh , souvent fragile, presque étranglée , comme les thèmes nostalgiques qu’il chante, toujours avec une rare élégance il est vrai, laquelle n’est pas donnée à tout un chacun et fait signature dans son cas précis. The Apartments n’a jamais été l’affaire d’un boute en train…On retrouve, quoiqu’il en soit, cette atmosphère sur ce premier titre entre chien et loup, ballade en noir et blanc où l’on suit notre homme dans son costume ajusté , le regard tantôt masqué derrière ses lunettes noires, tantôt nous questionnant sans que la question posée soit explicite. L’art de The Apartments dont Peter Milton Walsh est l’incarnation, se situe exactement là. Les images nous emmènent dans une promenade vague à l’âme , un peu à la Modiano, d’un bord de fleuve ou d’un port, jusqu’aux allées bordées d’arbres alignés dans un parc indistinct ( « avenues all lined with trees » Ceremony / JD – New Order), puis nous arrêtant devant une librairie ou sous l’enseigne d’un bar dans lequel nous n’entrons pas. Point d’ivresse mais beaucoup de solitude se dit- on , à l’instar des impressions ressenties il y a quelques années avec « Don’t Say Remember », clip assez similaire à celui ci par son humeur aussi classieuse que … résignée.

Cependant l’acception n’est- elle pas le début de la sagesse? Et on ne se refait jamais qu’incomplètement, sans doute. Milton Walsh est un exemple de cette constance des tendances de l’être en soi. Sa musique et ses textes se nourrissent de sa vie et sont, comme il semble nous l’indiquer avec le titre de ce nouvel album de pop précieuse et délicate, un moyen d’exprimer ce qu’il garde au plus profond de lui mais finit par sublimer, donner et montrer puisque il est artiste .
Photo Peter Milton Wash FaceBook

Peintre et guitariste, adepte de Telecaster Custom et d’amplis Fender. Né en 1962 – avant l’invention du monde virtuel – pense que la critique musicale peut-être un genre littéraire, objet idéal pour un débat en fauteuil club millésimé.