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Disques

The Saints / Long March Through the Jazz Age

En 2018, les studios Church Street de Sydney, Australie, furent le dernier espace d’une réunion entre Chris Bailey et Pete Wilkinson, batteur historique de The Saints. De retour d’Europe, les deux appelèrent le guitariste Davey Lane pour enregistrer une poignée de demos de Bailey que Sean Carey , ingénieur du son qui avait déjà collaboré avec The Saints, fût chargé de mettre sur bandes. Bailey – qui n’avait plus d’album studio en solo Bone Box ( 2005) et avec The Saints en 2012 – alla également chercher un ensemble de cuivres, cordes et des claviers qui rejoignirent le groupe aux Church Street studios.

Le matériel premier, plutôt brut, composé par Bailey, devint ainsi peu à peu un ensemble beaucoup plus orchestré pour ne pas dire sophistiqué. C’est ainsi que s’est fabriqué Long March Through the Jazz Age , qui sort ce mois de novembre 2025. Pour être tout à fait clair et sans tomber dans l’emphase, on peut affirmer que ce lp posthume est tout ce qu’il y a de grandiose. Bailey y dresse une peinture des temps et il va , évidemment en profondeur, vers là où le bas blesse… Ceci pour le propos général. L’esprit punk de Bailey qu’ on découvrit en 1977 avec l’ historique I’m Stranded , est ici toujours présent, même si tempéré par une production moins rugueuse que celle des nerveux premiers albums. Il y a de l ‘espace dans les titres et l’ouverture de l’album envoie d’emblée une sorte d’hymne avec « Empires, Sometimes We Fall » au caractère typique. « Judas » est nettement plus bourdonnant, ballade avec une douze cordes qui appelle à la mélancolie profonde ou je n’y connais rien… « Gasoline » évoquerait les Stones en mode 1971 , villa Nellcôte pour Exile on Main Street. On pense aussi à Dylan en regard d’une intensité poétique certaine qui traverse tout ce lp revenu de loin entre folk, rock et country pour faire court car les nuances sont plus nombreuses.

The Saints années 2010.Bailey à droite.

Que dire de Bailey lui-même, dont le chant et la voix portent une grande part de la majesté du disque? C’est comme si l’australien/ nord irlandais avait eu conscience qu’il était probablement en train de sauver quelque chose, de lui-même mais surtout de ce qui devrait rester de son art. Élément que confirment Wilkinson et Sean Carey à la lecture des notes et éléments de presse reçus. D’une certaine façon Bailey s’est surpassé dans ces derniers enregistrements, prouvant s’il le fallait, son tempérament éminemment artistique de songwriter hors pair.

Cette série de chansons oscille entre matériel classique de The Saints et ce qui aurait pu devenir une nouvelle voie pour le groupe. Long March Through the Jazz Age représente un voyage au travers des décennies musicales des musiciens australiens et du style de Chris Bailey. Il y a un « plus » indéniable à écouter cet album paru voici une semaine, trois ans après la disparition de Bailey et qui est bien loin de n’être qu’une simple collection d’inédits. Diffusé chez Fire Records.

https://thesaintsmusic.bandcamp.com/music

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