The British flag, British fire !
The Spitfires … Voilà un groupe anglais que je ne pensais pas voir renaitre de ses cendres, après l’annonce faite par le chanteur/guitariste et compositeur Billy Sullivan en 2022 de jeter l’éponge, et dont j’avais découvert la musique vers 2017. J’avais acheté les deux premiers albums, aimant ce son qui me rappelait quelque chose de bien familier, il y a longtemps dans une autre galaxie quand j’avais 17 ans… Mais voilà qu’un matin, mon épouse me demande si je connais The Spitfires qu’elle vient d’entendre sur Oui Fm? « Parce que c’est vachement bien ! » Comment ça, comment ça ? Mes oreilles se dressent, mon sang ne fait qu’un tour, me demandant si j’ai bien compris. Alors tel un Christophe Colomb autoproclamé des réseaux, je cherche et je trouve le nouveau single « Better The Devil You Know ». C’est la même voix, la même gueule et c’est sacrément bon. The Spitfires sont bien de retour ! Un album est même annoncé et je me serais largement contenté de ça…Puis on parle d’un concert parisien pour décembre: il faut absolument que j’y sois. Alors, Lucky Luke n’a même pas eu le temps de dégainer que j’avais déjà mes places !!!

Ce mercredi soir, Le Point Ephémère est complet pour le premier concert des anglais après un matraquage promo en règle sur Oui Fm depuis des mois. Première impression, je suis scotché par la moyenne d’âge relativement élevée. Qui des quinquas ou des sexagénaires seront les plus nombreux? hum…? Je vois même quelques Mods de l’époque revival 80, en parka, T-shirt Lambretta, patches Vespa…Ca me rappelle des souvenirs.
Le groupe arrive sur scène au son du London Calling des Clash qui crache dans la sono, ça me donne un p’tit indice, mais comme rien n’est jamais certain…sauf que…dès les premiers riffs de « The Great Divide », la première chanson du nouvel album MKII, je comprends qu’ils ne sont pas là pour rigoler mais pour nous en mettre plein la figure. Enfin si, je les vois heureux d’être là en osmose, le son est costaud, les guitares Rickenbacker et Les Paul Jr déchirent et se répondent. La basse Rickenbacker vrombit et le métronome cogne, ça joue redoutablement à 100 à l’heure et je suis en feu, je connais les chansons qui sont en mode hystérique par rapport aux albums.
Les 17 chansons de la setlist, extraites des 6 albums existants, sont envoyées en 1h10 dans une urgence sonique punk contrôlée mais réelle, et pourtant cela ne m’a pas paru si court que ça. Il n’y a pas eu de temps mort, et tout est bon. A 31 ans, Billy Sullivan, plaque les accords comme si sa vie en dépendait…La mienne aussi, tant je ressens très intensément toutes les vibrations. La présence scénique du front man m’évoque celle de Paul Weller période The Jam avec sa Rickenbacker, ou Joe Strummer des Clash avec sa Telecaster: l’appel de Londres, disions- nous? Son aura m’hypnotise et son charisme électrise. J’entends beaucoup d’autres influences issues de la fin des 70’s britanniques…The Jam évidemment, The Clash et le ska très présent dans les influences du groupe. Les premiers Costello et aussi un peu The Dead 60’s groupe éphémère il y a 20 ans, les anglais ayant été de sacrés précurseurs à cette époque bénie des dieux de la musique.

Billy Sullivan sait écrire de belles chansons mélodiques qui en concert deviennent des brulots punk, passés par le prisme de l’énergie brute. Et tout semble si évident. Je suis ressorti de là soufflé, avec la sensation d’avoir vu mon meilleur concert de l’année. Si jamais The Spitfires passent près de chez vous et que vous consentez à prendre une baffe des familles, courez-y, ce n’est pas masochiste, c’est juste un trip authentique. Allez salut maintenant.
Setlist:
1 The Great Divide 2 (Just Won’t) Keep Me Down 3 Start All Over Again 4 It Can’t Be Done 5 Better Than The Devil You Know 6 The Writting’s On The Wall 7 Spoiler Alert 8 Don’t Look at Me 9 I’ll Never 10 Enough Is Enough 11 Life Worth Living 12 Where Did We Go Wrong ? 13 Something Worth Fighting For 14 4am
Encore 15 So Long 16 The New Age 17 Over and Over Again
Photos et vidéo DG/ Olivier Davantès.

« Musicien d’alcôves tel un Winslow Leach, mais moins torturé (quoi que!) et sans Swan. Musicalement en solo mais avec ses fantômes. Autre expression artistique: Photographie. Couleur : 50 nuances de noir. Drogues indispensables : Rock’n’roll (quelle qu’en soit l’apparence), des mélodies et un peu de style ! «