Les belges flamands de SONS ne craignent pas les paradoxes. Notamment celui d’être connus pour un song writing garage / punk coupant et mordant, mais de choisir une production ample et hyper léchée pour sa mise en forme. C’ est le cas avec Hallo, leur nouveau disque, association d’ un esprit post punk rageur à un son qui développe une réelle emphase plutôt qu’une prod façon Ramones 1976…
Si le quatuor de la banlieue d’Anvers, pour ce troisième lp studio, n’a pas délaissé la dimension sonique et sauvage pour laquelle son public le suivait, il y a dans l’album paru cet automne une légèreté non habituelle et une humeur presque joyeuse, oserais-je avancer, qui le traversent du début à la fin. Paradoxal encore pour des artistes qui n’hésitent pas à aborder des thèmes bien rugueux tirés du réel et de l’actualité sociétale…
Après Sweet Boy (2022), Hallo est clairement une autre étape dans l’écriture de titres qui ne bousculent pas tout de fond en comble, mais touchent tout aussi bien leur but avec moins de grandes bousculades sonores pour pogos endiablés. Un début d’optimisme sans doute, auquel n’est toutefois pas étranger David McCracken, producteur connu pour sa collaboration avec les autres belges de dEUS, de même qu’avec Ian Brown, Beyoncé ou Depeche Mode.
La rencontre a quelque chose d’étonnant a priori, mais elle fonctionne pour le meilleur. Le producteur a suivi le groupe des débuts de Hallo ( démos enregistrées en Belgique) jusqu’aux sessions studios londoniennes et à la production finale. Une forme de prise en mains qui ouvre un horizon musical différent pour SONS. « Do My Thing », premier single extrait du disque est un exemple parfait de cette méthode taillée pour un certain succès. On y entend à la fois un groove qui accroche et une production très soignée qui ne l’émousse pas. Résultat on a retrouvé le single en haut du top 5 belge, mais aussi sur les ondes de tout le Bénélux et de la France qui accueillera le groupe en début Novembre ( Metz et Paris – Petit Bain). SONS ne se limite plus au circuit belge, il peut à présent voir beaucoup plus grand, la tournée européenne ( UK inclus) attestant de son écho élargi… A suivre.

6 Novembre , Les Trinitaires à Metz / 7 Novembre, Petit Bain, Paris.
Photo mise en avant Oriane Verstraeten

Peintre et guitariste, adepte de Telecaster Custom et d’amplis Fender. Né en 1962 – avant l’invention du monde virtuel – pense que la critique musicale peut-être un genre littéraire, objet idéal pour un débat en fauteuil club millésimé.