Têtes d’affiche du Paris Pop Fest le samedi 20 septembre – le groupe sera également au centre culturel de Lesquin ( 59) la veille – The Loft sont de retour sur le devant de la scène ( et c’est incroyable !) après s’être sabordés en plein concert au milieu des années 1980, c’est à dire voici quarante ans… Peter Astor revenu à la tête du quatuor londonien est un song writer élégant , discret et talentueux. On l’apprécie depuis longtemps, pour l’avoir suivi dans ses différents projets après cette première expérience de jeunesse tumultueuse. Notamment en tant que front man des Weather Prophets, challengers de la vague dite C86 / Creation records, trop vite et trop sévèrement éclipsés par la déferlante Oasis ou Happy Mondays. Mais qu’importe, puisqu’un répertoire reste dont on ne s’est jamais lassé durant quatre décennies.
La mémoire audio de The Loft c’est sur Once Around The Fair qu’on la retrouve, une compilation sortie en 1989 chez Creation, rassemblant les singles et des sessions radios captées entre 1982 et 1985. Parmi les titres on sélectionne naturellement les deux perles « Why Does The Rain » et « Up the Hill and down the slope »: mythiques. Nous sommes dans un répertoire qui sonne clair, entre Lou Reed , le Velvet et Television, cousinant aussi avec le style de Felt ( même époque) les amis de Birmingham. Si vous n’avez pas cet album dans votre discothèque, hâtez vous de palier à ce manque. Puis continuez avec Weather Prophets, The Holy Road et les productions solo du très anglais Peter Astor. Autant d’ incontournables pop et indés.
Les quatre The Loft se sont réconciliés, retrouvés il y a vingt ans, mais ont ainsi attendu 2024 pour enregistrer leur véritable premier album. Il était temps! Tous les musiciens étant âgés de plus de soixante ans, on a beau se dire qu’il n’y a pas d’âge pour le rock and roll, on sait quand même qu’il y en a un …Nous avons parlé dans nos pages numériques de cette réunion enfin concrétisée , déclarant tout le bien que nous pensons de l’opus paru chez Tapete records. Everything Changes Everything Stays the Same ne pourrait être mieux nommé. Sonne t-il actuel ou délicieusement vintage ? Les deux, mais en réalité ceci n’a aucune importance. Parce qu’ on s’aperçoit d’un état de fait qui classe immédiatement The Loft dans le haut de gamme : leur musique est intemporelle. Elle est parmi les classiques du style pop post 1980 ( prêter une attention particulière aux singles « Feel Good Now » et « Doctor Clarke » qui annonçaient l’album vous en convainc immédiatement). Retenez cela.
Si, parce que prévoyant le coup, vous avez pris la précaution de réserver vos billets pour le Hasard Ludique ce samedi 20 septembre, vous écouterez attentivement ce qui sera joué et comment cela sera joué. Vous ne manquerez pas non plus Peter Astor qui donnera en solo un show case acoustique à 17h, sur les rails désaffectés de « La petite ceinture ». Pas une intro au concert, mais une autre occasion, différente, d’entendre celui qui est aussi senior lecturer à la Westminster University, maître de conférences expert en art du song writing.
Précision : A l’époque des jeunes années de The Loft, il n’était pzs dans les usages de danser lors des concerts. Ça ne collait pas avec l’humeur du temps, les fans de pop/ rock ne dansaient pas et c’est New Order qui les réveillèrent… Enfin dans une certaine mesure. Par contre ils écoutaient, c ‘était objectivement l’essentiel. Avec ce retour aussi inattendu que brillant des quatre londoniens reprenons cette bonne habitude de l’écoute. Elle exige un peu d’entraînement.
https://the-loft.bandcamp.com/album/everything-changes-everything-stays-the-same
Peintre et guitariste, adepte de Telecaster Custom et d’amplis Fender. Né en 1962 – avant l’invention du monde virtuel – pense que la critique musicale peut-être un genre littéraire, objet idéal pour un débat en fauteuil club millésimé.