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Live Reports

Electrelane + Tender Forever + Anni Rossi – Transbordeur (Lyon), 20/11/07

C’est depuis longtemps de notoriété publique, le rock n’est pas uniquement une question de poils, de bière et de testostérone. Mais il est de bon ton de se le rappeler de temps en temps, et la soirée d’hier au transbordeur était un excellent remède au machisme en l’occurrence, puisqu’avec les quatre anglaises d’Electrelane se produisaient l’américaine Anni Rossi (Chicago) et la petite Bordelaise (exilée au States) Mélanie Valera, plus connue sous le pseudonyme Tender Forever.

La salle est encore peu remplie quand Anni Rossi monte sur scène, et sur la petite estrade qui la surplombe, avec son violon. Elle offre ses folk songs de sa voix douce et fluette, jouant de son violon parfois comme une guitare, pincant et frappant les cordes, alternant avec une façon de jouer plus conventionnelle. Alors que la salle se remplit doucement, l’ambiance s’installe, et malgré quelques petits soucis de justesse (la jeune fille a visiblement du mal à accorder la guitare pour laquelle elle a troqué son violon) Anni remporte sans mal les faveurs d’un public qui se montrera autrement plus démonstratif que celui de Pinback vendredi dernier. Elle offre en rappel sa version du célèbre In between days avant de laisser la place à Tender Forever.

Premières présentations, Mélanie est « super malade », s’excuse d’avance mais nous dit de ne pas nous inquiéter, qu’elle va « tout donner quand même ». Bavarde, mais pas trop, elle aime discuter avec le public, nous parle de son passage au clos fleuri (« c’est vraiment pas grave » dit-elle quand on lui apprend sa fermeture), de ses expériences de tournée (les cuites avec Electrelane, le moteur de l’opel Zafira qui vrombit en sol) entre ses chansons pop-electro, qu’elle envoie depuis son iBook et sur lequel elle vient parfois ajouter parties de clavier ou de drum pad: un coté espiègle et résolument lo-fi qui n’est pas sans rappeler la pop sucrée de Cocorosie. Agrémentant toujours ses interludes de petites anecdotes, elle prend la guitare pour un peu plus d’intimisme, puis un ukulele pour interprêter sa reprise du My love de Justin Timberlake. Débordante d’énergie (alors qu’elle semble vraiment malade) cette toute petite nana occupe la scène avec une ferveur, une aisance incroyables, vient caresser les cheveux des filles du premier rang, et toute seule sur la scène, elle se lâche complètement et donne tout, comme elle l’avait promis un peu plus tôt. Elle quitte la scène et revient pour jouer une reprise une fois encore surprenante de Believe de Cher (répertoire décidément eclectique), toujours au ukulele. Ovation du public lorsqu’elle s’en va en nous promettant de revenir.

Puis les quatre filles d’Electrelane arrivent, dans le noir. C’est parti pour presque deux heures de montagnes russes soniques. Simple, sans fioriture, et redoutablement efficace le rock du quatuor féminin se balade entre krautrock, post-punk (les parties basse/batteries rappellent souvent Joy Division) et envolées rythmiques, toutes distos en intraveineuse. Verity Susman assure le chant derrière ses claviers, et vient parfois se mêler au reste du groupe avec sa guitare, pour des titres dont le tempo joue au yoyo, et sur lesquels de longs intermèdes bruitistes gonflés au larsens viennent ponctuer les avalanches de watts. Brouillant les pistes, avec en guise d’intros de douces notes de piano, les filles déconstruisent leurs compositions, semblant toujours vouloir accélerer le rythme jusqu’à l’explosion. Après un set très intense, et un second rappel, le groupe quitte la scène. Peut-être que la pause à « durée indéterminée » qui suivra la tournée, et que les filles ont annoncé récemment sur leur site, prendra fin rapidement. On l’espère en tout cas…

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