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Disques

Portishead / Third

080315aAprès dix ans de hiatus et quelques chevauchées solitaires (le sublime album de Beth Gibbons avec Rustin Man) La troupe Portishead aka Gibbons / Barrow / Utley s’est à nouveau réunie pour pondre ce troisième album, qu’on n’osait presque plus attendre. Difficile exercice quand on sait que les deux premiers sont quasiment rentrés dans l’histoire (6,5 millions d’albums vendus si l’on y ajoute le live at Roseland de New York, qu’à titre personnel je considère comme le meilleur album live jamais sorti).

Dès les premières notes, et le premier sample de Silence, Third désarçonne. Si la voix troublante de Gibbons ne nous remettait pas sur les rails on pourrait presque se croire au milieu d’un disque de Do Make Say Think! Le trio de Bristol a pris des risques, et a fait le choix de ne pas revenir sur les pas qu’il avait déjà foulés dix ans en arrière. Pour notre plus grand plaisir, car si le son et les textures ont évolué (muri?) pour prendre de la hauteur sur les beats « trip-hop » en apesanteur, ou au-dessus des craquements de vinyle, les ambiances sombres, éthérées sont toujours aussi présentes et touchantes.

L’instrumentation, elle, semble avoir gagné en profondeur, et les structures se font moins répétitives, comme sur l’extraordinaire The Rip qui évolue lentement vers une puissante envolée rythmique, portée par une ligne de clavier hypnotique. Beth Gibbons s’autorise çà et là quelques ballades acoustiques (Small et son violoncelle, ou encore l’attendrissant Deep Water joué au banjo sur un délicieux air rétro de berceuse des années 50). Le groupe ne renie pas ses origines pour autant, et les racines électroniques du trip-hop signent même leur retour triomphal sur Plastic, ou sur le surprenant Machine Gun, titre indus à souhait (Nine Inch Nails n’est pas si loin) dont les frappements de basse viennent épouser avec un contraste saisissant la douceur de la voix de Beth, jusqu’à l’apothéose finale, sur fond de BO de film fantastique des années 80 (qui a dit Carpenter?)… Que dire du refrain de Magic Doors au piano… Sublime. Tout simplement!

Third ne se laisse pas apprivoiser dès le premier abord, et c’est plutôt bon signe. Mais après quelques écoutes, on peut se rassurer, et respirer de nouveau. L’angoisse de la déception a disparue. Elle a fait place à l’admiration… Respect total pour ce qui reste un des groupes les plus fascinants de notre génération de pré-post-trentenaires! En un mot: Hourrah!

En écoute: « The Rip »
[audio:https://darkglobe.free.fr/public/music/Portishead_TheRip.mp3]

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