La nouvelle est inattendue : Max Eider , membre fondateur avec Pat Fish de The Jazz Butcher Conspiracy, est parti au ciel le 16 décembre… Là haut il a sans doute déjà retrouvé Fish et on espère qu’il est l’heure pour eux deux de rejouer ensemble un « Party Time » jazzy, indé ( très) et classieux comme ils surent si bien le faire.
Eider, de son vrai nom Peter Millson, était un guitariste rare. On ne l’entendait plus beaucoup depuis une dizaine d’années et on le regrettait. C’est ainsi, le music business et les modes musicales laissent peu de place à ceux qui, par nature, sont « un peu à part ». Eider l’était, incontestablement.
Élégant, virtuose, Eider s’est nourri d’inspirations venues autant du style new wave que du style jazz, tout en ayant su tirer les enseignements précieux du Velvet ou de Jonathan Richman. Après ses études universitaires à Oxford, il avait rejoint The Jazz Butcher Conspiracy en 1982 , au sein duquel il restera jusqu’en 1987. Ce furent les grandes années du groupe, dont lui-même et Fish furent les deux piliers, créateurs d’une musique peu commune. Années parfois tumultueuses, sinon gaspillées qui laissèrent quelques traces sur Eider…
En 1995 il avait retrouvé le groupe pour ce qui fût leur dernier concert sous ce nom. Brève et unique reformation, un premier aurevoir. Fish continua en solo, soutenu par des fans plus que par les maisons de disques, Eider – qui enregistra 5 lp solo- vivant le même genre de parcours de son côté. On le suivit de loin, il se montrait peu ( dernier lp Duck Dance en 2014). En 1987 The Best Kisser in the World, son premier album solo, avait été une très belle surprise discographique. Le disque est ensuite devenu culte, comme le sera peut-être « All Shall Be Well » (2024) son ultime ep en date… Max Eider participa il y a peu à The Highest in The Land, album posthume d’enregistrements de Pat Fish jusqu’alors inédits.
Aujourd’hui nous sommes tristes de la disparition de ce musicien, guitariste, auteur compositeur trop discret, qui écrivit quelques très belles pages d’une new wave anglaise hors des sentiers battus. RIP.

Peintre et guitariste, adepte de Telecaster Custom et d’amplis Fender. Né en 1962 – avant l’invention du monde virtuel – pense que la critique musicale peut-être un genre littéraire, objet idéal pour un débat en fauteuil club millésimé.