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Aerosmith : du hard rock bluesy à Yungblud

Depuis bien longtemps déjà, Aerosmith n’est plus le groupe de hard rock aux tendances bluesy qu’il était dans les seventies. Après avoir fricoté avec la pop dans les années 1990 sous la férule du producteur canadien Bruce Fairbain (Bon Jovi, The Cranberries, INXS…) les cinq bostoniens, Steven Tyler au chant, Joe Perry et Brad Whitford aux guitares, Tom Hamilton à la basse et Joey Kramer à la batterie, ont mis le dernier clou dans le cercueil de leurs influences primaires, en ouvrant grand les bras à une multitude de collaborateurs chargés de leur composer le prochain morceau capable d’inonder les radios américaines et européennes.

Le climax de cette aventure intervenant en 1998 avec le mielleux « I Don’t Want To Miss A Thing », composé par Diane Warren (compositrice de Céline Dion, entres autre…) et issu de la bande originale du blockbuster « Armageddon » dans lequel la fille du chanteur tient un des rôles principaux. Depuis, les membres d’Aerosmith sont un peu devenus les Johnny Hallyday du rock américain : appréciés par le grand public et coincés entre cette reconnaissance médiatique et leur amour du rock et du blues des origines. L’annonce de leur collaboration avec le jeune chanteur britannique Yungblud et la sortie en novembre d’un EP de cinq titres révélant, pour la première fois après 13 ans de silence, du nouveau matériel pour les bostoniens, s’inscrit donc dans ce contexte.

Steven Tyler, Yungblud et Joe Perry (c) Ross Halfin

« My Only Angel », la première chanson extraite est déjà disponible à l’écoute. Si le titre n’est pas mauvais, sans être surprenant, il se veut avant tout rassurant sur les capacités vocales de Tyler. En effet, « The Demon of Screamin’ » se remet à peine d’une fracture du larynx survenue lors de la dernière tournée avortée d’Aerosmith en 2023. Cette collaboration avec Yungblud a surtout le mérite de remettre sur le devant de la scène un des groupes américains les plus importants des années 1970. Il permet donc à Steven Tyler et Joe Perry de prouver que, la musique et le rock, c’est comme le vélo, ça ne s’oublie pas vraiment ! Et ce, malgré leur âge, respectivement 77 et 75 ans, et les affres d’une santé défaillante ; Perry s’étant déjà évanoui sur scène en 2016 et lutte contre une addiction aux antidouleurs à cause d’une gêne tenace au genou

Il faut dire qu’Aerosmith possède malgré tout une sacrée carte de visite ! Révélé par les deux albums Toys In The Attic (1975) et Rocks (1976) et surtout par leur single « Dream On », qui, datant de leur premier album en 1973 a été judicieusement réédité en 1975, le gang de Boston a vécu l’aventure rock ultime. A l’image de Mick Jagger et Keith Richards, surnommés les « Glimmer Twins », Steven Tyler et Joe Perry se voient affublés du sobriquet peu enviable de « Toxic Twins ». Leur consommation de drogues étant phénoménale dans les seventies. Tyler avouera, avec sa gouaille habituelle, avoir sniffé la moitié du Pérou !

Ces mauvaises habitudes auraient bien pu précipiter la fin du groupe au début des années 1980. Steven Tyler était alors incapable de terminer un concert sans tomber dans les vapes, agaçant ainsi Joe Perry et Brad Whitford qui décidèrent de jouer leur carte en solo. Mais l’histoire du rêve américain ne pouvait pas s’achever ainsi ! Les  cinq membres originels se retrouvent au milieu des années 1980 pour enchaîner ce qui va devenir leur plus grande période de succès avec les albums Permanent Vacation (1987), Pump (1989) et Get A Grip (1993). Ils entrent ainsi en force dans l’ère de MTV et des clips vidéos avec de jolie jeune filles venant illustrer leurs ballades rocks devenues leur signature. Avant ça, ils avaient été sortis de l’oubli par Run DMC, le trio hip-hop qui les a invité à participer à leur reprise de « Walk this Way » (présent sur l’album Toys In The Attic) pour ce qui va devenir le premier titre de fusion rap/rock, rajeunissant d’un seul coup l’image flétrie d’Aerosmith, notamment grâce à un clip vidéo des plus réussis.

Récemment, le batteur Joey Kramer a été mis de côté pour insuffisance physique. Ce dernier ne s’est pas privé pour trainer en justice ses amis d’enfance afin de retrouver sa place…sans succès. Une véritable histoire américaine, on vous l’a dit ! Depuis, Aerosmith alterne entre quelques tournées lucratives, quelques projets solo de ses membres (The Joe Perry Project…pour Perry, et Close Enemies pour Tom Hamilton) et de longues périodes de repos, tout en laissant la porte ouverte à d’éventuelles nouvelles productions. Ce titre avec Yungblud et l’EP, One More Time, qui va suivre en novembre en sont la preuve. Il est difficile de parler de renouveau ou de nouveau départ pour un groupe de 50 ans de carrière, mais ce retour a quelque chose de rassurant dans une période où de nombreux contemporains des bostoniens sont plus nombreux à remplir les cimetières que les scènes de concert !

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