Loading...
Disques

Jens Lekman / I Know What Love Isn’t

Par ici l’album de Jens Lekman « I know what love isn’t » sorti le 4 septembre chez Secretly Canadian tourne en boucle. L’attente fut longue car Jens Lekman a pris le temps de bien faire les choses. Night Falls Over Kortelada, son précédent album date de 2007. Il a donc fallu nous montrer patients avant de découvrir les nouvelles compositions du chanteur Suédois. Son EP An Argument With Myself est arrivé à temps l’année dernière pour calmer l’ardeur de notre impatience qui est à la hauteur de l’attachement que nous avons pour la musique de Jens Lekman. Un EP cinq titres dont j’avais vanté les charmes ici et qui se présentait comme le receuil de tout ce que son album à venir ne serait pas. Jens Lekman nous laissait donc entendre que son album ne serait pas trop joyeux. Son concert au Pitchfork festival à Paris en septembre 2011 nous avait fait découvrir quelques un des nouveaux morceaux et déjà nous avions ressenti toute la beauté qui s’annonçait même si sur scène Jens était alors seul accompagné d’un batteur choriste.

Son nouvel album »I Know What Love Isn’t » c’est un peu l’Éducation Sentimentale selon Jens Lekman qui se définit par la négation et qui pourtant finit par nous en dire beaucoup plus qu’une somme d’affirmations.

Tout commence  par une intro jouée au piano : une série de notes toutes douces, antichambre cosy et cotonneuse aux neuf morceaux qui vont suivre. L’abum prend sa première envolée avec « Erica America ».  Une guitare acoustique légère débute ce morceau qui traite de l’amour trouvé puis perdu « I wish I never met you like I wish I’d never tasted wine« . Le titre « Become Someone Else’s » me semble parfait! Oui parfait, rien que ça! Tout y est : la mélodie, le texte et la poésie de Jens. Toute la solitude (« that lonesome feeling ») et la désillusion suite à une rupture se retrouvent là et pourtant la beauté et la foi l’emportent. « It all depends what lens you’re looking through« …

Avec « Some Dranduff On Your Shoulder », l’album semble vouloir prendre un tournant plus joyeux dans les sonorités et apporte ainsi un peu de légèreté sur la part de tristesse inhérente aux instants les plus heureux. « Tout ça n’est rien, juste un peu de pellicules sur tes épaules » dit Jens Lekman avec l’humour qui caractérise son écriture. Intervient ensuite une sorte de traversée aux notes aquatiques sur la chanson « She Just Don’t Want to Be With You Anymore ». On entend là comme des petites bulles qui éclosent à la surface de l’eau et qui accompagnent à merveille la voix de Jens. Un pont au saxophone se mêle délicatement à l’univers de ce morceau sur lequel on verrait bien s’inviter un chant de sirènes…

Plus tard, il est question de bottes de cowboy… « I Want a Pair of Cowboy Boots » est sûrement l’ une des ballades les plus attachantes de l’album. Il y est question de rêve récurrent dont on pense en avoir saisi le sens mais qui s’acharne à revenir encore et encore… Si bien que dans un prochain rêve on souhaite être équipé d’une paire de bottes de cowboy qui permettent d’avancer… Mais avancer où? C’est sur ce morceau que Jens démontre une fois encore son talent d’écriture qui touche en plein coeur : « I want to know how you forgive someone, someone you’ve forgiven so many times »…

Enfin tout ça n’empêche pas le monde d’avancer, ni la terre de tourner comme c’est justement souligné dans les morceaux « The World Moves On » ou « The End of the World Is Bigger Than Love ». Deux morceaux très entraînants, voire même dansants (Oui, il est très bon de danser sur la musique de Jens Lekman, essayez!!)…
« You don’t get over a broken heart, you just learn to carry it gracefully » conclut-il alors ramenant ainsi chaque chose à sa juste proportion car la fin du monde est bien plus forte que la fin d’un amour. L’album se poursuit avec le titre même de l’album, « I Know What Love Isn’t », un superbe single où Jens évoque la possibilité d’un amour aux accents plus platoniques et plus sincères, un amour qui ne prétendrait pas à d’autres grandeurs… L’idée semble séduisante : « Lets get married, but only for the citizenship« … Cette idée de mariage blanc a effectivement traversé l’esprit du chanteur lors de ses séjours à l’étranger… Il aurait fallu garder la chose secrète mais IL est Jens lekman et « garder des secrets est difficile lorsqu’on gagne sa vie en la racontant dans ses chansons » précise-t-il plein d’autodérision lorsqu’il introduit ce morceau sur scène. C’est vrai que c’est au travers de mille et une anecdotes drôles et touchantes puisées dans sa propre vie que Jens parvient à décrire des sentiments partagés par tout un chacun. C’est bien là une part de son intarissable talent d’écriture.

L’abum se termine sur le morceau « Every Little Hair Knows Your Name », avec guitare et voix cette fois-ci (la même mélodie au piano introduisait l’album)… Une douceur  et une mélancolie infinie traversent ce titre, signe que la guérison de l’amour perdu n’est pas encore atteinte. Cependant une chose est sûre, à la lecture de cet album, Jens Lekman, sous son air je-ne-connais-pas-l’amour-mais-je-sais-ce-qu’il-n’est-pas démontre qu’il en sait beaucoup plus que nombre d’entre nous sur la question… Alors on écoute et on réécoute avec plaisir cet album en espérant bien pouvoir un jour accueillir Jens Lekman ici à Lyon…

[youtube]jQErekXV9Qc[/youtube]

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.