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Les Garçons Bouchers/Pigalle, rééditions des premiers albums.

Qu’on ait aimé ( qu’on aime encore) ou pas le style musical initié par Les Garçons Bouchers, Pigalle, Wampas ou Mano Negra au milieu des années 1980, l’émergence du rock alternatif hexagonal (mouvement d’abord parisien) fût une petite révolution de la scène rock française.

Dans le cas des Garçons Bouchers /Pigalle ( 1986/1997), combos polymorphes menés par François Hadji Lazaro, la fusion musicale réalisée entre Edith Piaf et Eddie Cochran fût aussi pertinente qu’inattendue. Ceci dans un paysage frenchy alors dominé par les poids lourds Telephone, Renaud et Trust , qu’on était aussi en droit de ne pas apprécier, ou de trouver parfois convenus voire pontifiants après des débuts pourtant fracassants.

Indépendance fût ainsi le maître mot de Boucherie Productions, label créé dans la foulée par la bande de François Hadji Lazaro. L’ancien instituteur qui osait très clairement se positionner loin des majors (une première par ici), réussit à mener un projet rock, artistique et culturel qui ne s’effondra pas commercialement * et fit des émules. Les labels indépendants français venaient de naître et le public s’y intéressa. On peut en conclure que « la jeunesse française  » des années 1980, qui « aime bien le rock and roll » – comme chantait Kent( ex- Starshooter, groupe essentiel s’il en est un parmi ceux du renouveau français)-, attendait cela: une prise en mains de la musique par celles et ceux qui la faisaient, se moquant des diktats du marché. La démarche fût salutaire et, j’ose l’écrire aujourd’hui, historique.

François Hadji Lazaro nous a malheureusement quitté l’an dernier, et sa bonne bouille manque. Il n’est pas oublié ni son œuvre, nous rappelant qu’il est bon d’être inventif pour laisser une trace, le risque d’être valant mieux que l’ennui (quelques fois mortel). L’initiative Boucherie Productions secouait de fait un modus operandi convenu et peut-être en faudrait il une autre en 2023? Ceci à l’heure où la production pop/rock se mord un peu la queue, de revival garage ou psyché US en néo cold /new wave, nous obligeant souvent à rechercher la singularité bien loin, y compris dans le domaine indé (mais oui) … Une question se pose: il y a des groupes qui jouent mais le rock n’est il pas devenu par trop aseptisé ? Ou par trop similaire à des modèles ? Souvenons nous de cette phrase de Paul McCartney : « Quand vous composez quelque chose, faites attention à ce que ça ne ressemble pas trop à ce qui vous a inspiré… »

Mais point de nostalgie ! Les amateurs se réjouiront de la réédition par le label PIAS et de la sortie ce mois, des deux premiers albums Boucherie Production. Le treize titres Les Garçons Bouchers ainsi que l’inusable Pigalle, sont à nouveau dans les bacs. Tant mieux! Une tournée générale?

* Boucherie Productions signa notamment La Mano Negra. Le label indépendant a dû cependant arrêter son activité en 2001.

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