Loading...
Disques

Nick Drake / The Making of Five Leaves Left

Il y a 51 ans, le 25 novembre 1974 , disparaissait Nick Drake, folk singer des Midlands anglaises, aussi doué que maladivement timide… Trois albums studio enregistrés en tout et pour tout , quelques concerts , une poignée d’interviews et une seule apparition filmée ( furtive, hasardeuse et de dos) captée parmi le public d’un festival pop, voilà tout ce qui constitue les rares mais précieuses traces que nous gardons de lui.

Mal à l’aise avec le show business , très mal à l’aise surtout avec lui- même, Drake se réfugia chez ses parents en 1972, après un début de carrière dans l’univers pop de la fin des sixties. Reclus, il tenta de retrouver l’apaisement loin d’ un parcours de folk singer qu’on espérait alors prometteur. Drake lui aussi, sans doute, mais le sort en décida autrement… On connaît l’issue de ce retrait de l’agitation londonienne devenue douloureuse pour celui qui ne donna que quelques véritables concerts et évitait les médias: une disparition prématurée par excès, involontaire ou accidentel, des anti dépresseurs prescrits pour enrayer une dépression carabinée… Le grand jeune homme au sourire pâle, guitariste brillant mais solitaire, sans relation amoureuse, plus souvent mutique qu’enjoué, tira sa révérence un petit matin de novembre brumeux, seul dans sa chambre d’adolescent à l’âge de 26 ans .

Heureusement pour nous son héritage musical et artistique est resté. Remarqué par quelques musiciens des générations suivantes, tels Peter Buck ( REM) et un certain Robert Smith qui nourrissait dans sa jeunesse une véritable obsession pour le chanteur, auteur / compositeur de Tanworth – in- Arden (Warwickshire), l’art de Nick Drake ressortit de l’oubli qui le guettait. C’est grâce à ces artistes fans que trois merveilleux disques du tournant des années 1970, ont pu revenir vers nous au milieu des années 1980 alors que nous en ignorions tout…

Nick Drake en 1970, Londres. Photo par Keith Morris.

Ce mois de novembre 2025 voit la sortie bienvenue d’une édition augmentée au titre inspiré du classique Five Leaves Left de Drake, lp paru en 1969 chez Island. The Making of Five Leaves Left dont j’ai eu la chance d’entendre quelques extraits avec ravissement ces derniers jours, rassemble un matériel jamais réalisé ou peu connu, enregistré ( entre autres périodes ) lors des sessions de l’album culte, le premier de la discographie de Nick Drake, peut-être son plus sophistiqué par ses arrangements et orchestrations baroques qui varièrent, les experts le savent, dans la version finale de l’album…
Pleinement autorisé par les ayant droit en charge de l’ héritage artistique de Drake, le coffret comporte plus de 30 titres. Chansons non officiellement publiées, voire inédites, versions alternatives et démos, elles sont extraites des séances studio des trois lps de Drake. Cet ensemble traverse les 4 disques ( vinyles ou CD) du box set, permettant une redécouverte de l’œuvre entière sous un angle nouveau.
En complément utile , passionnant pour les fans de Drake , on trouve un livret de 60 pages , plutôt luxueux dans sa présentation. Le texte d’accompagnement est de Neil Storey spécialiste de l’artiste. Il est enrichi de moultes détails relatifs aux enregistrements ( notes de sessions, charts et anecdotes du quotidien de Drake à cette période 1969/1972). Le coffret 4LP est diffusé par Island. Livret en édition reliée sur papier texturé. Masterisé par John Wood ( Fairport Convention, John Martyn, Cat Stevens, Pink Floyd, Squeeze…)
Nb : Les albums folk/ folk rock/ folk baroque originaux de Nick Drake sont : Five Leaves Left ( 1969), Bryter Layter ( 1970) et Pink Moon ( 1972), ce dernier enregistré en solo en deux sessions nocturnes arrachées à la maladie…

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.