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Live Reports

Red Sparowes + Oxbow + Harvey Milk – Maroquinerie (Paris), 16/07/08

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Petit mercredi d’été, premier jour de vacances… Un petit déplacement sur la capitale s’impose pour aller assister enfin à ce tout premier concert d’Oxbow (que j’avais honteusement ratés lors de leur passage au Sonic, peu avant de découvrir l’ampleur et la force de leur album The Narcotic Story), accompagnés pour l’occasion de Red Sparowes en tête d’affiche. Un programme suffisamment alléchant pour me pousser à avoir une fois de plus recours aux services de notre bonne vieille SNCF.

L’ambiance est pour le moins estivale, la foule se rafraîchit dans le patio de la Maroq alors que la fin de l’interview de Red Sparowes – et les discussions extérieures qui vont bon train – me privent du set de Harvey Milk… Vu la chaleur qui règne déjà dans la salle, il est à gager que le groupe a bien chauffé l’ambiance. C’est la troupe d’Eugene Robinson qui investit ensuite la scène. Entrant tout de suite dans le vif du sujet, le quatuor pousse son noise rock incisif, tendu comme l’élastique du moule-burnes du vocaliste qu’on ne tardera pas à apercevoir, rempli d’une rage à peine contenue (le rock, pas le slip) – à l’image du dernier album. Le set lui fera bien sur la part belle (la soirée est signée Conspiracy), avec les points culminants The Geometry of Business et Down a Stair Backward – sur lequel Robinson brise proprement son pied de micro en deux! Un set de quarante cinq minutes certes, mais d’une rare intensité, à laquelle la formation semble pourtant habituée et qui témoigne de l’étonnante singularité de ses prestations. Voir Oxbow est une réelle expérience que tout amateur de rock doit vivre au moins une fois dans sa vie. Tout à fait à l’image de The Narcotic Story en fait…

Une (toute) petite partie du public se vide. Dommage que certains prennent du plaisir à dénigrer ostensiblement le groupe suivant, qualifiant de « chiantissime« , avec une sorte d’intégrisme désagréable, ce qui n’est autre qu’une approche musicale et rythmique tout simplement différente. On restera sur le classique « chacun ses goûts » pour classer l’affaire. Enfin peu importe, Red Sparowes remercie les groupes précédents, le public qui reste, puis engage les hostilités avec The great leap forwardBrendan Tobin (guitariste de Made Out Of Babies) semble désormais à l’aise sur les parties de Josh Graham qu’il remplace, et qu’il a du s’approprier. Enchaînant les titres des deux albums, le groupe bataille quelque peu avec le son – la batterie et la basse tirant tout juste leur épingle du jeu, mais les trois guitares peinant par moments à se distinguer les unes des autres. Au final, ce seront les morceaux sur lesquels Greg Burns officie à la lap steel qui ponctueront le set des meilleures envolées – et quelles envolées! A message of avarice… mettra tout le monde d’accord à ce sujet, et un peu plus tard une version explosive d’Alone and unaware… – titre d’ouverture du premier album et clou du spectacle – achèvera la besogne. Interprétant en fin de set deux morceaux du EP Aphorisms tout juste sorti, manipulant avec habileté les alternances de déluges sonores et d’accalmies presque minimalistes, arpèges de guitares entremêlées à l’appui, Red Sparowes fait encore une fois preuve d’une force d’identité qu’on ne peut leur enlever – même si elle ne fait pas l’unanimité.

Les New-Yorkais de Parts and Labor auront la dure tâche de clôturer la soirée, devant ce qui reste d’un public encore un peu plus dissipé par les trois précédentes prestations. Ils offriront un set énergique auquel j’avoue n’avoir eu la patience que d’assister que pendant trois titres – la fatigue et la chaleur ayant raison du reste, mais n’ayant en rien entaché le plaisir de la soirée qui – sauf automne exceptionnel dans notre hexagone – devrait figurer sans problème dans le top ten live 2008.

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