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Disques

The March / Dead Ends and Blind Spots

L’étrange et ingrate carrière de chroniqueur bénévole que j’ai embrassée il y a maintenant quelques temps me met parfois dans l’embarras le plus inextricable, parce qu’il m’arrive régulièrement de tomber sur de véritables petites perles, des disques aux contenus variés, intéressant, riches, originaux, que sais-je – et pourtant de me trouver totalement incapable de pondre la moindre ligne dessus (et ce n’est pas une question de mauvaise volonté!). C’était jusqu’à il y a peu le cas du premier EP de The March (des Lillois bien inspirés) pour l’occasion judicieusement intitulé Dead Ends And Blind Spots – et pour celà je les remercie.

On ne peut pas dire que cet EP soit difficile à écouter, et loin s’en faut – mais va comprendre, ça m’a donc bien pris un mois et moult écoutes pour en décortiquer les hauts et les bas. Attardons-nous donc juste le temps qu’il faut sur le bien bel artwork de la pochette cartonnée sérigraphiée, tout de bleu et d’argent ; le CD-R est sérigraphié lui aussi et ma foi le tout est d’un bien bel apparat, quoi qu’en disent les adeptes d’Itunes (beurk) ça fait toujours son petit effet.

Coté son, The March s’affiche dans un registre hardcore plutôt affirmé par la présence imposante d’un chant braillé incisif et sans détour. Pourtant, au cours des cinq morceaux de cette première sortie (plutôt bien) autoproduite, la formation parvient – tout en gardant un son brut et agressif – à brouiller les pistes, et à s’extirper non sans une certaine classe des sentiers battus du genre. On a été confronté maintes et maintes fois au schémas « clichés » du hardcore / screamo qui privilégient bien trop souvent l’énergie rentre-dedans au détriment de… tout le reste. Mais le quintet (deux guitares) injecte savamment dans sa musique des éléments de post-hardcore, alternant structures aérées et plans mid-tempo qu’Isis eux-même ne renieraient pas, et dont la finesse apporte un contraste plaisant au ambiances clair-obscur du disque, comme sur le titre d’ouverture, « Find Some Rest ». Un groupe de hardcore qui n’a pas peur de couper la disto? Mais je dis un grand « oui »! Intros saupoudrées de delay, rythmiques syncopées, The March joue la carte des alliances improbables avec clairvoyance. On se prend du coup, à regretter un tantinet que cette nuance ne se retrouve pas vraiment dans les parties vocales – qui bien que parfaitement maîtrisées se limiteront aux moments plus bruitistes du disque, laissant systématiquement les instrus s’exprimer seuls sur les passages plus éthérés.

Ajoutez à ce plaisant mélange des genres – les headbangers et autres amateurs de metal n’ont pas été oubliés – quelques riffs et mélodies imparables (« Ancient Seed ») et vous obtenez là une des jolies réussites DIY de cette fin d’année 2009. Encore un exemple qui nous confortera dans l’heureuse conviction que l’autoproduction a encore de beaux jours devant elle. Amen.

En écoute : « Find Some Rest »

[audio:https://darkglobe.free.fr/extraits/100114.mp3]
One comment
  1. the MARCH

    Hey,
    un grand merci pour la chronique, ça le fait.
    A bientôt autour d’un verre pour fêter ça ! :)
    Olivier et the MARCH

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