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Interview – Entretien avec Paul Valot ( Erin )

Créé à Ajaccio en 1997, Erin est un groupe aux influences très rock dont j’ai déjà parlé dans ces pages à l’occasion de la remasterisation de leurs premiers albums il y a quelques mois. Entre nouvelle vague du style métal made in UK , en passant par le prog 70s et le jazz fusion, Erin balance ses riffs et chorus de guitare avec un chant au féminin qui porte des textes qui nous donnent parfois un ou des messages. Nous ne sommes pas dans le domaine du rock indé, mais ce n’est pas le sujet… Il me semble que le genre musical est anecdotique quand on aime la musique…Et Erin nous en proposent vraiment.

« Passage » ou « ouverture » pourraient être les traductions du titre d’un nouvel album du groupe qui vient de sortir – à mon goût leur meilleur – intitulé L’abbramante et que je viens de découvrir. J’ ai eu envie de vous en parler aujourd’hui, rencontrant pour cela Paul Valot , guitariste co- fondateur d’Erin. Diffusé par Ricordu, studio et label historique basé près d’Ajaccio, l’enregistrement compte seize pistes, ce qui est conséquent ! Paul Valot, en porte parole du groupe, m’en a parlé dans un entretien spontané – à écouter par le lien audio ci dessous – après une première écoute du disque sur les platines de votre serviteur, rue Fesch, Ajaccio, les murs de votre disquaire préféré en ayant vibré de plaisir. .

Photo Paul Valot , Ajaccio octobre 2025

En quelques lignes essentielles, L’abbramante est le quatrième album du groupe. Il est joué, composé par les quatre musiciens du groupe et chanté par Nadège Gortchakoff. Ce qu’on y entend est intense et puissant. Lorsque Paul Valot donne les influences musicales d’Erin il me dit : « C’est compliqué. Il y a de la new wave of British Heavy Metal, du rock progressif, nous sommes fans de Rush, groupe canadien hard et prog... A ses débuts Erin qui veut dire Irlande, était influencé par la musique irlandaise.« 

Il en reste quelque chose en effet et il y a de tout cela, je le confirme, dans un panorama musical large, riche dans les styles utilisés. Je questionne Paul sur la pochette de l’album que je trouve réussie et belle. Elle m’évoque celle de certains disques de rock prog des années 1970. Le guitariste acquiesce et me donne des informations: « L’abbramante veut dire le passage. Et c’est le passage entre le monde des vivants et celui des morts… Ce qui se voit sur la pochette. On a fait quelque chose qui est comme les pochettes des disques prog , des vieux Genesis. »

Je suis tout à fait d’accord et l’aspect prog me paraît en effet très marqué sur cet album. Paul : « Oui. On a conçu le disque comme un double album. Une première face hard et une seconde prog. Avec des titres longs, des arpèges qui débutent les morceaux. Les parties instrumentales creusent le côté prog. Ce côté qui est là , dans nos morceaux, notamment sur l’abbramante. »

Elément remarquable de l’album, le jeu de batterie de Bruno Vidal, connu sur la scène ajaccienne et rock corse pour ses compétences. Le batteur est une pièce majeure du son, comme la basse de Denis Buffagni ( co-compositeur), sorte de Phil Lynott du groupe à mes yeux. A propos de Bruno Vidal, Paul Valot me raconte le plaisir de jouer avec ce musicien : « Bruno Vidal se plie à tous les styles musicaux. Mais il s’éclate avec Erin. Nous avons la même culture musicale. »

Avec des morceaux qui montent en intensité, des lignes musicales qui s’ajoutent, des plages longues et beaucoup de changements, le nouvel album d’Erin est une réussite. Le groupe le doit à son travail ainsi qu’ à l’aide du label et studio Ricordu, comme le confirme Paul dans l’entretien complet en audio pour cet article. Cet accompagnement de Ricordu rend le groupe beaucoup plus présent dans les bacs et sur les plateformes, ce qui n’est pas toujours facile pour un groupe de rock vivant en Corse… Sur ce point je questionne Paul sur le chant en langue corse … « Le choix de chanter en langue corse n’est pas un problème. Je m’y suis fait pour le rock et la langue se prête bien à notre style musical« . En effet, car si en général on entend plutôt l’anglais ( et le français), on se rend compte avec les chansons rock prog ou hard d’Erin que le mariage est très possible et qu’il fonctionne sans difficulté.

Ce disque est à découvrir. Il est celui d’artistes qui n’ont rien à envier aux plus connus… Une manière de démontrer que la musique peut se vivre où que l’on soit. Le rock ne meurt pas, tant mieux ! Mon coup de cœur pour « Rock in Aiacciu », histoire d’affirmer que la Corse aime le rock et si The Clash jouaient « Rock the Casbah », on pouvait bien secouer le cours Napoléon et la rue Fesch!

Interview complète en cliquant sur le lien audio : Audio interview PAUL VALO

Erin en studio, 2025

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