L’année 2025 se termine. Chez DarkGlobe.fr la rédaction s’est penchée sur tout ce que nous avons vu, écouté et quelques questions impactant la vie artistique et culturelle de notre temps. Il y a évidemment de nombreux points communs entre nous, mais chacun a son style pour les exprimer et ses zones de prédilection qui embrassent un large spectre musical. C’est tant mieux et c’est ainsi que nous voyons les choses pour Dark Globe.
En ce qui concerne le mag, toujours, je veux considérer tout le positif, l’enthousiasme soutenu pour l ‘écriture et notre capacité à rester en éveil. Souligner une énergie altruiste, avec l’organisation de concerts ou d’événements, débutée en 2024 avec trois dates pour Flunk en tête d’affiche. En 2025 ce furent Luke Haines avec Life is a Minestrone et Gil Rose , artiste genevois que nous soutenons depuis longtemps, avec le label nîmois Les Disques Roblo.
Luke Haines , septembre 2025, Nîmes ( Life is a Minestrone / Dark Globe)
A titre personnel de quoi vais je me souvenir, en matière de rock indé ( ou pas) ? Un rock trip 2025? Bah… il me semble que j’en suis loin… Je m’explique : le « Rock trip » n’est-ce pas ce genre de vibration à laquelle tu veux croire de l’âge de 16 ans à celui de 33 ans ? L’ adolescence finit à 33 ans, dit-on, pas forcément sur une croix , par chance, puis on s’adapte ( à tout ou presque) et on adapte. En matière de pop/rock, passé un certain cap, c’est à dire après beaucoup d’écoutes, de concerts, de visionnages et de lectures, tout comme de pratiques par soi-même si on est devenu musicien, on attend moins. Espérer désignant un concept trop grand, je n’emploierai pas le verbe ici.
Ainsi – avec trois décennies de plus que cette limite/ frontière des 33 ans – quid de 2025 pour un homme qui s’étonne lui-même de sa curiosité?
Une agréable déception d’abord : Le Beau Week-end ( suite allégée de Tinals à Nîmes). Il y avait tellement de « découvertes » au programme que, franchement, rien n’a percé le mix…Les mots me manquent…Ils m’ont manqué en juin, pour le report que nous avons publié. Je veux croire cependant en la prochaine édition et j’ applaudirai toujours le travail réalisé par la Smac de Nîmes Métropole, sa direction et les bénévoles associatifs.
Une grosse farce (ou la seconde arnaque) du rock : les Pistols feat. Franck Carter à Vitrolles, Jardins sonores. Je m’en doutais, mais il a fallu m’en convaincre directement. La nostalgie est une chose. Et Franck Carter fit ce qu’il pouvait. Ca n’ a pas suffi. Je préfèrerai sans doute voir PIL à Lyon en 2026. Sinon chouette festival. Viagra Boys en vedette m’ont convaincu, Brother Junior ( Marseille) m’ont intéressé et touché par la sincérité de Jullien Arniaud front man auteur/compositeur. Nous les reverrons – avec la plus grande attention – au WIM festival ( Maussane , 13) en mars 2026.
Brother Junior ( pic Fossa FM) + The Loft, en 2025.
Belle émotion de septembre : The Loft au Paris pop fest. Un concert réussi, avec un ep au top « Doctor Clarke / Feel Good Now » repéré au printemps puis un album plein de fraîcheur pop au vrai song writing. On espère accueillir Peter Astor en solo…en home concert.
Un récital classe et automnal: Lloyd Cole le 1/11 Smac Paloma. L’apaisement du sexagénaire ( Cole vu trois fois sur scène, avec et sans les Commotions, a le même âge que moi) l’a conduit peu à peu à se recentrer sur ses notes de musique et ses guitares modèles concerts. Chanteur hors du commun.
Je n’aurai aucun top 3 de singles branchés en particulier. Vraiment aucun qui me revienne… Incroyable? En ai je trop entendu? Oui. Surtout je n’ai pas perçu de nouvelles tendances explicites, novatrices. J’ai compris la fidélité de jeunes groupes ( spécialement les britanniques) à une culture et une histoire. Ce n’est pas nouveau, mais ne faut-il pas davantage s’en affranchir? Je vous laisse à votre propre avis. Mais pour moi, j’aurai perçu des séquences collées bout à bout, des recettes associées, des citations volontaires ou non. Ça peut donner de bons disques mais un nouvel élan pour 2025 ? Je l’attends.
Les découvertes se sont faites dans des chemins de traverse. Ceux d’un folk inclassable par exemple : Nev Clay ( de Newcastle), artiste dont la notoriété reste limitée ( malgré ses 63 ans) mais la musique poétique et émouvante. Un superbe lp ( envoyé par l’artiste lui-même par voie postale), certes sorti fin 2024 ( mais écouté en janvier, alors ça compte ): So little happened for so long avec « Cuddies Cave », longue ballade poétique et poignante. Merci Nev. Interview dans DarkGlobe.fr
Encore du folk? Oui, l’édition des demos du peintre et musicien Mark Fry, pour son lp Rainbow Day. Une perle.
Un Premier retour surprise, celui de Stereolab en mai avec Instants Hologram on metal film. Rien d’ostentatoire mais tout est là, parfaitement maîtrisé. 15 ans après ce qu’on pensait la fin du groupe français. Un retour vintage finalement…
Le retour ( encore un !) de Zach Condon avec Beirut, lp A study of losses. Œuvre véritablement musicale de 18 titres, en collaboration avec Viktoria Dalborg, directrice du cirque suédois Kompani Giraff . Avec ce double lp, originellement bande son du spectacle traversé par la thématique de la non permanence, Zach signe sans doute le meilleur enregistrement de Beirut. Et c’est la musique qui m’intéresse…
Finalement 2025 a pu être un folk trip, pour moi du moins… Retrouvons-nous en 2026!
Peintre et guitariste, adepte de Telecaster Custom et d’amplis Fender. Né en 1962 – avant l’invention du monde virtuel – pense que la critique musicale peut-être un genre littéraire, objet idéal pour un débat en fauteuil club millésimé.