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Live Reports

Arcade Fire – Nuits de Fourvière (Lyon), 18/07/07

Depuis quelques années, j’ai de plus en plus de mal à apprécier les concerts dans les salles ou lieux à « grande capacité ». Sans doute à cause du manque de proximité avec les musiciens. Après des concerts tels que celui de Logh au Bistroy, de Piano Magic à la marquise, de Blonde Redhead ou Nosfell au Kao, ceux que j’ai pu voir à la halle Tony Garnier ou même au transbo ne m’ont guère fait plus d’effet qu’un DVD sur ma télé. C’est donc avec quelques arrières pensées craintives que je me suis retrouvé au théatre antique de Fourvière pour ce concert des Montréalais d’Arcade Fire. Mais dès l’arrivée sur le site, c’est le tradition, on cherche les têtes connues, on retrouve quelques floodeurs, on rencontre et salue toujours les mêmes habitués des concerts, et – incroyable – on croise même des amis de quinze ans qui sont venus d’Ardèche spécialement pour l’occasion (pour le concert hein, pas pour me rencontrer. J’ai pas encore cette popularité). Bonne humeur oblige, cette soirée s’annonce sous les meilleures augures. Si la pluie voulait bien rester le plus loin possible de nous, merci à elle.

Le théatre est archi-blindé (aucune place n’a été malencontreuseument « oubliée » par les vendeurs de billets…) lorsque Herman Düne, qui assure la première partie, commence son set. Le son est brouillon, la guitare est très en avant, mais le public semble accrocher. Pour ma part je reste un peu sur ma faim, ayant entendu de la part de Thomas de très bons échos de leur concert récent aux invites de Villeurbanne. Au bar, autour d’une bière, il me confirmera un peu plus tard que leur prestation y fut bien meilleure que lors de leur concert hier soir.

Quand Win Butler et le reste de sa troupe (une bonne dizaine de musiciens au total) s’emparent de la scène, c’est une décharge d’énergie qui s’abat sur le théatre. Avec Black Mirror puis No Cars Go en introduction, le choix du groupe est délibérément celui d’électriser le public dès les premières minutes. La reprise très « speed » de Poupée de cire, poupée de son, Régine Chassagne au chant, confirme la tendance: pas de temps à perdre. Les titres de Neon Bible s’enchaînent (WindowsillMy body is a cage, Keep the car runnin’, et l’excellent Intervention), avec cette espèce de frénésie, celle qui rythme les concerts de cette formation si étrange et qui s’empare de leurs corps tout entier. Les musiciens bougent, dansent, sautent, expriment à plusieurs reprises leur enthousiasme de jouer « dans un lieu si magnifique » et avec tout ça, n’ont pas vraiment de mal à conquérir un public assez varié, composé de jeunes et de moins jeunes, et qui ne semble pas farouche d’ailleurs. Il faudra attendre une bonne moitié du set (à mon grand regret) pour entendre le premier titre extrait de Funeral, avec Laika (Neighboorhood #2). Suivront tout de même Tunnels (Neighbourhood #1), puis un peu plus tard les classiques et néanmoins inévitables Power Out (Neighbourhood #3) et Rebellion Lies, lors desquels un des membres se promène sur la scène en s’excitant sur son pauvre tambour, alors que les autres tapent dans leur mains quand ils ne trouvent pas d’instrument plus insolite à martyriser. Le groupe quitte la scène avant de revenir pour jouer un ultime Wake Up en rappel. Un concert dont l’ambiance fut un peu longue à décoller pour ma part, mais s’est au final révélée largement assez intense pour me rendre heureux d’y avoir assisté. On pourra reprocher à Arcade Fire beaucoup de choses, mais surement pas son manque de générosité vues l’énergie dont ils ont fait preuve et la sueur qu’ils ont donné pour leur public hier soir. Un grand, très grand groupe, assurément.

Photo: mll
Galerie visible sur flickr

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