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Live Reports

Kula Shaker/Point Ephémère(Paris), 27/10/2013

Positive vibrations !
En ce vendredi parisien très pluvieux, j’étais au Point Ephémère pour y voir pour la toute première fois Kula Shaker, le groupe le plus psychédélique des années 90 que j’avais adoré à la sortie de leur magnifique premier album K en 1996, salué par la critique et le public, tout comme le suivant Pleasant Pigs & Astronauts en 1999. Le groupe avait ensuite traversé quelques turbulences et un passage à vide, disparaissant des radars pendant presque dix ans. Je restais cependant totalement accro à leurs compositions, au savoureux mélange d’influences rock indé / Psyché / rock 60’s/70’s et sonorités indiennes. Ayant totalement raté leur venue en 2016 à La Maroquinerie, il était donc impensable que je laisse encore passer cette nouvelle occasion de découvrir sur scène ce qui m’avait tant fait vibrer il y a vingt sept ans, me demandant tout de même si j’allais vraiment retrouver ces vibrations. Mais entrant dans la salle dans un état d’excitation fébrile intérieure tout juste contenue, je n’imaginais pas l’ampleur de la déflagration que j’allais prendre en plein dans la figure une heure plus tard. Et justement…


C’est dans un Point Ephémère plein à craquer que le quatuor britannique entre sur scène et attaque d’emblée avec un « Hey Dude », premier titre de l’album K. Crispian Mills, chanteur/guitariste et leader aux cheveux blonds, balaye instantanément de sa voix et de ses riffs rageurs plaqués sur Stratocaster au design psyché, mes quelques doutes restants. Bang Bang! Double uppercut en ouverture, la voix est plus mâture ce qui ne gâche rien bien au contraire …whaou ! Ca y est, ça me prend aux tripes et dès ces premières notes, croyez le ou pas, je sais que je vais participer à un concert de haute volée. D’autant plus que le son est ce soir d’une rare qualité, chaque instrument audible , parfaitement mixé dans l’espace. Un grand bravo à l’ingénieur du son: tout est puissant mais jamais assourdissant. Le groupe assure et Crispian Mills est une sacrée bête de scène, un performer qui capte l’attention, un tribun à guitare qui hypnotise. Dans une formule avec un guitariste très présent qui chante, épaulé par un orgue, une basse et une batterie, tout faux pas du leader est alors interdit. Ici aucun faux pas, mais un bonheur général visible sur scène, frisant parfois une douce hystérie dans la salle remplie de fans reprenant en chœur les paroles des titres les plus connus. Je ne savais pas qu’une partie d’entre nous avait pris le sanskrit (langue pratiquée en Inde) en deuxième langue pour assurer le chant à l’unisson sur « Govinda »… Passage absolument jouissif !

Du coté influences revendiquées, j’ai pu lire ici ou là, The Beatles, Love, Uriah Heep, The Grateful Dead ou Steppenwolf, ce qui n’est pas forcément évident de prime abord tant le dosage est subtil, personnel, cernant surtout une époque et un son. Ce ne sont pas non plus des groupes qu’on écoute très souvent, hormis les Beatles. Alors, pensez plutôt, gros riffs de pédale wah wah, solos de guitares 70’s, ambiances planantes d’orgue avec quelques nappes indiennes, mélodies vocales pop/rock ciselées et vous obtenez un savoureux cocktail dynamique très prenant ! Faisant la part belle aux premiers albums, les meilleurs, le groupe nous a aussi gratifiés de quatre nouvelles chansons extraites du prochain opus Natural Magick dont la sortie est prévue début 2024. Voilà une excellente nouvelle! Les compos se tiennent, proposant du Kula Shaker pur jus qui a bien évolué. Dans un élan enthousiaste je ne suis pas loin de penser que c’est mon concert de l’année. Pour ce qui concerne les vibes c’est sûr.

Je n’avais pas répété, mais c’est revenu tout seul…ou presque. Toute la soirée j’ai baigné dans un rock psychédélique prenant ses racines vers la fin des 60’s un peu garage, lorgnant sur le début des 70’s, les riffs de pédale wah wah crunchy en maitresse absolue de cérémonie. Mills , il faut le dire, est le genre de bonhomme qui maitrise l’exercice à la perfection sur ses Stratocasters. Mes yeux sont restés rivés sur les mouvements des mains de Crispian. Ainsi l’excellente cover de « Hush » écrite par Joe South pour Billy Joe Royal en ‘67, très popularisée par Deep Purple dès ’68, est un bon exemple de cette maestria très acclamée par le public. Kula Shaker est un groupe redoutable, puissant, affirmé sans gros artifices, bref Rock’n’roll avec des mélodies vocales imparables, le tout flirtant dans l’atmosphère d’un temple indou. Crispian, faut-il le préciser, est tombé en adoration de la culture Indienne dans sa jeunesse, à l’instar d’un Obélix tombé dans sa marmite et cela s’entend dans la musique. Se voit aussi dans son comportement à la positive attitude, voire légèrement prêcheur. Ah l’amour toujours l’amour, on en aurait bien besoin ces temps ci.

Et moi là dedans ?… eh bien ladies and gentlemen… je lévitais…en extase que j’étais…forcément, avec la banane jusque là, dansant dans un coma de semi béatitude, un rêve en couleur (ça me change du noir hein ?). Je ne sais pas ce qu’il s’est passé ce vendredi 27 octobre, mais il est clair que j’ai physiquement ressenti ces vibrations extrêmement intenses, de la tête aux pieds, quelque chose que je n’arrive pas à expliquer, quoi que…Mais non, ce n’est pas la révélation, mais beaucoup plus certainement ce truc appelé Rock’n’roll que l’on croit parfois satanique et qui était tellement divin ce soir. Allez salut maintenant.

Setlist :
Hey Dude / Sound Of Drums / Indian Record Player (New song) /Gaslighting (New song) / Infinite Sun / Watever It Is (I’m Against It) /Waves (New Song) / Grateful When I’m Dead/ Jerry Was There /
Natural Magick (New Song) / Shower Your Love / 2 Styx / Song of Love/ Narayana /Tattva / Hush (Cover) / Great Hossannah / Govinda

photos et vidéo Olivier Davantès/ Dark Globe.fr.

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