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Hot Chip ou la mélancolie joyeuse

HotChip

En ce début d’été 2022 marqué par une vague de chaleur lourde, le groupe londonien d’Alexis Talyor revient avec sa synthpop sautillante. Les températures accablantes auraient-elles raison de notre motivation ou y-a-t-il quelque raison de penser que Hot Chip va nous sortir de notre torpeur ? Loin des sonorités de « Down« , premier morceau issu du prochain album « Freakout/Release  » (sortie prévue le 19/08/2022 chez Domino), ce second titre « Eleanor » a bien l’intention de nous accompagner quelques temps et nous aider à passer le cap de la rentrée une fois la trêve estivale terminée.

Cette fois-ci, à la différence des précédents titres, ce single n’a pas l’ambiance mélancolique aussi marquée à laquelle le groupe nous a habitués. Musicalement c’est entraînant, les synthés nous happent dès les premières notes pour nous emmener sur le dancefloor. Il faut dire que depuis ses débuts, le groupe connaît la recette pour mélanger les rythmes dance des années 80, le son électro des années 90 et l’ambiance festive des années 2010. Est-ce la pandémie du Covid qui a inspiré ce titre à l’humeur positive ? On pourrait songer aux Scissor Sisters et leur réponse aux attentats des World Trade Center de 2001. En fait, Hot Chip nous raconte simplement l’histoire du monde, de celui qui s’écroule, de la violence de la séparation, particulièrement en résonance au regard de l’actualité et convoque une anecdote de la vie de Beckett pour illustrer le propos et raviver le souvenir d’un moment simple et fort. La production est quant à elle, comme toujours, extrêmement propre, la machine est bien rodée et le titre va trouver sans aucun doute sa place dans la setlist des prochains concerts, probablement avec quelques collaborations bien choisies. Je gage que nous serons alors devant la scène pour regarder en face cet étrange monde dans lequel Hot Chip nous entraîne pour mieux nous éclairer.

En matière de promo visuelle, le clip de « Eleanor « n’en est pas vraiment un. Avec son image fixe ou viennent s’incruster les paroles, c’est le rejeton illégal d’un graphisme inspiré de Bauhaus qui aurait croisé sur sa route Pink Floyd. L’œil de Picasso n’est pas loin et le sourire en coin de cet étrange créature semble nous dire que le stratège Alexis nous a encore bien eus, capable de nous parler de choses tristes tout en nous faisant danser. Et nous, humbles spectateurs, les yeux fermés, nous sommes perdus entre l’oubli et la sublimation de notre monde tortueux.

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