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Live Reports

Motorama + Rank – Club Transbo (Lyon), 28/01/15

motorama

Pour cette première sortie de l’année 2015 pour darkglobe, on retrouvait avec plaisir un groupe qu’on suit depuis plusieurs années, et qu’on pensait à l’époque ne jamais avoir la chance de voir sur scène. Il aura fallu leur signature sur le label Talitres, qui leur a ouvert les portes vers un public français acquis à leur cause, pour que l’on puisse enfin rencontrer Motorama. La dernière fois c’était au marché gare, en 2013 ; cette fois-ci, ce sera le Club Transbo.

C’est l’association HOG HOG (Heart of Glass Heart of Gold, à qui l’on doit le festival du même nom) qui orchestrait la venue des Russes, et avait invité par la même occasion le trio Lyonnais Rank à ouvrir les hostilités. Chouette découverte (après de nombreux rendez-vous manqués, on n’avait pas encore eu l’occasion de les voir sur scène – nostra culpa), Rank livre un post-punk rythmé, noisy à souhait, et particulièrement efficace.

rank

Difficile de comparer avec d’autres mais en tout cas le format de salle et de scène qui leur est offert ce soir leur convient parfaitement ; les fruits d’une résidence récente à l’épicerie moderne peut-être, mais le groupe est à l’aise et sa prestation semble vraiment appréciée par un public venu nombreux : ça fait toujours plaisir de voir que le public sait profiter d’une « première partie » (malheureusement ce n’est pas toujours le cas). Mention spéciale pour le dernier titre du set, qu’on a eu la bonne idée de shooter (à voir sur notre page youtube dans un jour ou deux).

Motorama, délesté de sa charmante bassiste Airin Marchenko (en congé maternité semble-t’il – la basse sera assurée par intermittence, par Vladislav Parshin et Maksim Polivanov) leur emboîte le pas sans fioriture : après un bref changement de scène, Parshin entame le set presque par surprise, alors que les lumières sont encore allumées, avec « Impractical Advice ». Si le post-punk reste de mise, avec toutefois ce mélange subtil de sweet-pop qu’on connait au quintette soviétique, l’ambiance tranche assez radicalement avec celle du set de Rank : le son, plus brut, un peu moins soigné peut-être ; l’attitude des musiciens, presque statiques la plupart du temps (à l’exception du chanteur, dont la guitare semble parfois prise de convulsions) et l’absence, délibérée certes, de mise en scène (peu, voire pas d’effets de lumières). Pourtant, Motorama a ce petit truc, cette spontanéité mêlée d’urgence qui les pousse à jouer leurs morceaux frénétiquement, comme s’ils avaient un train à prendre après le concert – on descend rarement en dessous des 120 bpm – et qui fait que le charme opère à deux-cent pour cent. On arrive sur scène, on vous balance tout ce qu’on a, et on s’en va, point. Une atmosphère spontanée et relativement minimaliste qui rend hommage aux titres du nouvel album, Poverty – trente minutes de pop sombre et intime faisant la part belle aux claviers – autant qu’à ceux des premiers disques du groupe (« Ghost » ou encore l’inévitable « Empty Bed », proclamé officiellement par votre serviteur comme l’un des meilleurs titres des 00’s, toutes catégories confondues).

Un rappel, deux morceaux dont on se délectera allègrement, puis, après un peu moins d’une heure trente de concert, le groupe quittera la scène comme il l’avait investie : discrètement, humblement, mais nous laissant derrière lui le plaisir d’avoir retrouvé des vieux amis – et la certitude qu’on les reverra bientôt. On n’en attendait pas plus.

[youtube]8CnabkZekv0[/youtube]

Merci à HOG-HOG, à l’équipe du Transbo et à Gary (Ocean of Noise) pour le coup de main sur la capta!

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