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Disques

Mouse On The Keys / The Flowers Of Romance

folderIl fallait ce monumental et titanesque coup de cœur musical pour me remettre la plume (le clavier) entre les mains et enfin mettre fin à cette complainte persistante du nouveau rédac’chef permanent de Dark Globe (qui me somme régulièrement de retourner illico à l’écriture de chroniques, exercice auquel je dois l’avouer, je ne m’étais pas prêté depuis bien trop longtemps, et sur lequel il l’a encore prouvé il y a peu, il me surpasse désormais allègrement).

Ce coup de foudre avec un disque, que j’attendais depuis presque deux ans comme la providence, vient tout juste de se produire avec The Flowers Of Romance, deuxième LP du trio japonais Mouse On the Keys : un groupe qu’on avait pris un immense plaisir à découvrir il y a maintenant six ans, alors que Dark Globe balbutiait encore ses premiers paragraphes. Le groupe n’avait depuis que donné peu de nouvelles, produisant un mini album et un DVD live, et consacrant surtout son temps à tourner inlassablement, principalement en Asie et en Amérique.

La musique du  trio est aussi difficile à décrire qu’elle est singulière. Elle puise indéniablement son essence et ses structures dans le jazz, ainsi que dans l’originalité de sa formation de base : batterie, piano et clavier, ce dernier jouant d’une plus grande versatilité que son grand frère à touches noires et blanches. Mais ce sont surtout ses influences classiques, ses reflets discrets de sonorités japonisantes (comment ne pas citer Ryuichi Sakamoto) et les cuivres qui s’invitent à plusieurs reprises sur le disque aux côtés du piano et des percussions millimétrées, évoquant plus ou moins ostensiblement le catalogue Blue Note (John Coltrane particulièrement), qui en font une recette au goût délibérément unique. Et c’est enfin dans la production que le trio s’affirme et s’émancipe réellement, s’éloignant du jazz et s’affranchissant de ses codes pour emprunter à ceux du post-rock ou du dubstep, s’autorisant le recours à l’électronique, à des nappes de synthés brumeuses (« Mirror Of Nature », « Obsession »), des lignes de basses feutrées, ou des cordes aux reliefs cinématographiques (écouter le titre éponyme).

Comme déjà sur An Anxious Object, le trio arpente à nouveau les montagnes russes entre rythmiques spasmophiles, syncopées et douces accalmies où la recherche mélodique des trois Japonais, libérée par la section rythmique, s’exprime de façon plus évidente (mais pas forcément plus poussée). Confits de mauvaise foi comme nos lecteurs nous connaissent, on pourra certes toujours reprocher au groupe de tirer sur les mêmes ficelles que sur son premier disque, mais la musique de Mouse On The Keys est en elle-même le résultat d’une expérimentation si ambitieuse que l’on ne peut que se réjouir de voir le trio la décliner sous une nouvelle forme, plus assumée et plus mature encore.

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