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Live Reports

Peter Hook and the Light – La Machine (Paris), 07/10/14

m6bKwUsW2nzcWfOAEhujTGunpqqCKnOfXbyfCToDeGcEn autant d’intervalles presque réguliers, retrouver Peter Hook accompagné de son groupe The Light dans l’Hexagone est devenu un rendez-vous traditionnel. On le sait, le bonhomme adore les tournées et depuis qu’il a décidé de revisiter chronologiquement sa carriere musicale, il ne s’arrête plus. La page Joy Division partiellement refermée, le bassiste s’est logiquement attaqué aux albums de New Order: Movement et Power, Corruption and Lies dans un premier temps puis mercredi soir, à la Machine du Moulin Rouge, aux classiques Low Life et Brotherhood.

Car qu’on se le dise, le travail de Peter Hook est pour les puristes, pour ceux qui repéreront les références: « Trans-Europe Express » de Kraftwerk pour introduire la première partie du set consacré à Joy Division, « Leaders of Men » dédié à Annik Honoré (la petite amie belge de Ian Curtis récemment décédée), l’amitié avec Michel Duval (le patron des Disques du Crépuscule) évoquée. Tout a du sens dans cette nostalgie sensible, tout participe à la réinvention d’une musique désormais iconique, nécessairement fidèle dans ses détails: du sample (La phrase de Jeffery Bernard « I’m one of the few people who lives what’s called the low-life« ) introduisant « This Time of Night » en passant par le diamant qui glisse sur le vinyle sur « Every Second Counts » jusqu’au très rare instrumental « Let´s Go » (d’ailleurs joué sans Hooky) présent sur la bande originale d’un film encore plus obscur intitulé Salvation!, tout se retrouve et se relit.

Fair-fTJ_4Xn55ONY1DDTIVTCQgzOr5thaWaujxz-MgAccompagné par un groupe toujours impeccable, le bougre, même visiblement sur les rotules (on l’a connu bien plus affable), sait aussi modifier les règles du jeu pour le plaisir: la version de « Perfect Kiss » est celle, désespérément espérée, du maxi 45 tours (et non pas celle de Low Life) soit un bonheur non stop de neuf minutes, le Morriconien « Elegia » est joué sur une chaise en quasi solo et, petite et jolie trahison, « Bizarre Love Triangle » confondu désormais dans un flou artistique entre la version de Brotherhood et celle de Substance (avec le fameux refrain au vocoder à la fin du morceau). Alors bien évidemment, la voix rauque et rock de Hooky est plus adaptée aux titres de Joy Division qu’à la pop de New Order. D’ailleurs David Potts (ancien compère au sein de Revenge et surtout Monaco) assure non seulement les choeurs mais aussi le chant principal sur « Sooner Than You Think ». Mais, même si le public s’emballe bien plus facilement sur les tubes (« Ceremony », « Temptation » et « Love Will Tear Us Apart »), à écouter ces merveilleuses chansons (« Lonesome Tonight », « Thieves Like Us », « Sunrise », « As It Is When It Was » en tête de pont) que nous ne pensions ne jamais entendre en live, c’est surtout la nostalgie qui nous serre le coeur et on ne peut que regretter qu’ils aient été négligés aussi longtemps. En fait, le seul véritable point noir du concert sera ce « Confusion » qui n’a pas (encore?) trouvé sa structure live et ressemble à un karaoke sophistiqué.

S’il y a bien quelque chose que l’on ne pourra pas reprocher à Peter Hook, c’est un manque de constance et de sérieux dans son approche musicale actuelle. Sa nostalgie est absolument contagieuse et parvient à faire vibrer ces chansons vieilles de trente ans comme autant de souvenirs hantés. Et ce travail finit par délimiter un espace mental commun de bonheur lumineux mais mélancolique entre l’auditoire et lui-même.

Photos : Xavier J.

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