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Alex Pester – « Better Days »

A tout juste vingt deux ans, Alex Pester, visage juvénile et silhouette mince, a l’allure élégante et romantique d’un jeune étudiant anglais middle class, un peu hors du temps, les yeux grands ouverts sur un avenir qu’il semble interroger sans être très sûr encore de ce qu’il lui est réservé. Multi instrumentiste, producteur de ses propres compositions, il a déjà réalisé trois albums, tous disponibles sur son bandcamp et leur qualité laisse rêveur. Comment diable ce garçon, à peine sorti de l’adolescence, a t-il su et pu faire tout cela? Le plus souvent dans des studios de fortune, à moins que ce ne fût dans sa propre chambre et avec les moyens du bord ? Si ce natif de Bath, paisible ville thermale du Somerset où il réside encore, avec ses airs d’un Graham Coxon ou d’un Damon Albarn d’il y a vingt cinq ans, n’est pas bientôt plus connu qu’il ne l’est aujourd’hui, ce sera une nouvelle preuve qu’ici bas, ce n’est pas simplement votre talent qui aide à une légitime reconnaissance.

Après les albums produits depuis 2019 avec l’aide d’amis musiciens, Pester sort le 23 mai prochain un nouveau lp intitulé Better Days, titre traduisant chez son auteur un regain d’optimisme auquel je m’en voudrais beaucoup d’apporter la moindre restriction. Les jours meilleurs, lorsqu’ils arrivent, sont comme le printemps après l’hiver. On les cueille. Le mois de mai est idéal pour cela et il paraît qu’on y fait ce qu’il nous plaît. Pester a t-il dénoué quelques fils de son histoire? Le temps semble aux amours heureux et je note les titres « I see You », « You Love Me » et  » You’re My Kind ». Des pièges? Allez savoir.

Fait nouveau, l’album est le premier de Pester a bénéficier d’un support physique. Pas de quoi faire sauter la banque, évidemment, puisque l’objet n’est proposé sous format vinyle qu’en tirage (très) limité de 150 exemplaires. Pour ce projet de 2023 Pester est néanmoins soutenu par le micro label franco-britannique Violette records, sur le catalogue duquel on retrouve avec plaisir Michael Head (ex- Schack) et Jim Mc Cullogh des Soup Dragon. Ce qu’on qualifiera de bon voisinage. Quant à la musique de Pester elle-même, c’est sa maturité qui étonne. Pop / folk baroque maitrisée, parfaitement écrite, elle séduit instantanément l’amateur du genre, par ses qualités mélodiques et un raffinement peu fréquents. Si l’auteur-compositeur cite volontiers Donovan parmi ses principaux centres d’intérêt, j’ai pu identifier, prêtant l’oreille aux deux titres en écoute de Better Days ainsi qu’à ceux de Lovers’Leap paru il y a un an, des échos de Nick Drake et de Nashti Bunyan (chanteuse et guitariste folk britannique) ou de Scott Walker – dans une certaine mesure. Ceci notamment pour la capacité du jeune artiste à réaliser orchestrations et harmonies poussées un peu loin, exercice dans lequel on relève avec ébahissement, l’aisance bluffante d’un compositeur plus que prometteur.

Oh les beaux jours! A suivre de près.

Crédit photo: Adam Daly

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