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Disques

Dynamite Shakers/ Don’t Be Boring

Le premier album de Dynamite Shakers, quatre vendéens qui pourraient incarner l’avenir du rock tricolore et du tchac-a-poum, s’intitule Don’t Be Boring ! C’est un programme en soi, un titre pareil. Une explosion possible, mais c’est surtout un disque varié et détonnant.

Les membres de Dynamite Shakers ont débuté leur projet d’écriture il y a deux ans, sans ligne directrice, en suivant leur instinct, avec l’envie de créer des morceaux qui sonnent bruts. On est servis, n’en doutez pas. Dans leurs paroles de presque très jeunes gens, ils nous racontent leurs soirées, des anecdotes qui les font rire ou leurs peines de cœur. Les questions existentielles ne sont pas encore d’actualité. Rien de grave. Il y a l’immédiat et c’est logique à vingt ans.

A première écoute, rien n’est laissé au hasard question musique. Le sérieux est de mise, on le sent. Chaque accord, mélodie et note est analysé, écouté et réécouté, si on se fie notamment aux dires du groupe lui-même. Pendant deux ans, les Shakers ont voulu développer leur culture. Ils ont écouté des artistes, vu des concerts en quantité, décortiqué leurs morceaux préférés et rencontré celles et ceux qui les ont inspirés. Ensuite le groupe a testé ses titres en concert, histoire de se rendre compte de ce que le public ressentait, afin d’ajouter ou retirer ce qui n’allait pas sur leurs propres compositions. Un vrai plan de travail.

Le projet du premier album est venu, et la cohérence des morceaux apparaît comme une évidence. C’est le résultat du mélange des quatre personnalités des Dynamite Shakers, comme de leurs influences respectives. Quatre potes juste sortis de l’adolescence qui se lancent à la poursuite de leur rêve commun : vivre pour la musique. Eddie Cochran, Gene Vincent, Jerry Lee Lewis , Stray Cats, Kinks, Sonics ou encore les français de Dogs sont ceux qui les ont ancrés dans l’univers d’un rock garage chanté en anglais. Les fondations de Dynamite Shakers on les trouve là. Chez ces vendéens on joue du pur rock, sauvage et percutant. On va droit au but, avec dans l’esprit l’âme des sessions Sun Records, millésime 1955. Pour ce faire, le groupe a sélectionné leurs morceaux les plus inspirants, les travaillant dans les moindres détails et n’ont laissé rien au hasard. Paradoxalement, ce perfectionnisme leur offre une liberté qui exulte ailleurs, dans un lâcher-prise indispensable. Il semble que tous les possibles du groupe s’expriment à plein régime sur scène, dans une forme instinctive de jeu et d’échange avec leur public. Les Shakers croient en la parole de Peter Zaremba  des Fleshtones: « Quel que ce soit le lieu, le contexte, le public : toujours se donner à fond, ne jamais tomber la veste, ne jamais considérer qu’il s’agit d’un concert ordinaire« .

Le 22 mars, Dynamite Shakers viennent donc de publier leur premier album Don’t be Boring chez [PIAS]. En gros clin d’œil, la pochette reprend les codes de la typo de London Calling des Clash et du premier Elvis Presley. Les filiations sont assumées. L’ enregistrement a eu lieu en 2023 avec Jim Diamond, bassiste des Dirtbombs , coréalisateur de deux albums des White Stripes. Une référence pour un style…stylé! Le groupe a bouclé les choses en une semaine, dans les studios Blackbox à Angers, et le résultat laisse entendre des sonorités impeccables qui claquent bien comme il faut. Don’t Be Boring est composé de dix titres d’une énergie brute, exaltée par le chant inspiré d’Elouan Davy. Les solos de guitare de Calvin Tulet enlèvent les riffs et la batterie de François Rocheteau fait des embardées, dirais je. Bref, globalement ça claque. Pour ne pas s’ennuyer (!) l’album se teinte d’une touche de romantisme à travers la ballade « The Gates to that Sweet Song of Yours » composée et chantée par la bassiste Lila-Rose Attard. Un moment bienvenu dans la furie garage.

Ma note du disquaire ? Ah ben, je ne dis rien…Donnez là!

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