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Live Reports

Explosions In The Sky + Eluvium – Tripod (Dublin), 26/01/08

Je n’ai pas trop souvent l’occasion de voyager loin pour des concerts (le plus loin, autant que je me souvienne, c’est Paris, comme beaucoup de monde, si l’on excepte St Malo pour la route du rock). L’intéressant c’est que quand on a l’occasion de le faire ça ne coute pas plus cher de se payer deux ou trois jours pour découvrir la ville. Quand l’idée s’est présentée d’aller voir Explosions In The Sky à Dublin, et Eluvium qui assurait leur première partie, ça a donc fait tilt, et il faut dire aussi qu’à ce moment là aucune autre date que les six du Royaume Uni n’avaient été annoncées… J’ai donc retrouvé Joce (batteur de mon ancien groupe pour la petite histoire) dans sa ville d’accueil, et nous nous sommes rendus au Tripod pour ce concert aguicheur…

Le Tripod est une salle récente, très bien équipée, assez grande mais qui reste d’une taille raisonnable (pour ceux qui connaissent, ça ressemble un peu a l’épicerie moderne de Feyzin, en un peu plus petit). J’imagine qu’elle peut contenir entre 600 et 800 personnes. Les texans jouent à guichets fermés ce soir, mais arrivant assez tôt, on parvient à se trouver une place de choix au premier rang – sur la droite de la scène, juste en face du laptop de Matthew Cooper. Lorsque celui-ci entre sur scène, la salle est déjà bien remplie, et tout de suite, l’ambiance se fait intime, malgré le brouahaha assez insupportable des discussions que l’on peut entendre dans le fond de la salle, près du bar. Heureusement le volume sonore a vite raison de ces intérférences… Depuis notre rang tout au moins. Le frontman (et unique membre) d’Eluvium est un petit gringalet, discret, qui semble presque gené d’être ici: pourtant, dès qu’il commence à jouer, la magie opère. Le public, visiblement surpris par la prestation – semble se prêter au jeu.

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Enchaînant et superposant les boucles de guitare et de nappes, pour construire brique apres brique des murs de son, Cooper remplit à lui seul la salle de mélodies bruitistes et pourtant étonemment harmonieuses. Chaque note, chaque couche semble épouser la précédente, pour au final constituer un épais matelas cotonneux de guitares et de synthés. Le musicien nous gratifiera notamment d’une version carrément hallucinée de Taken (extrait du superbe album Talk Amongst the Trees). Autre moment fort, l’interprétation au piano de Radio Ballet, extrait de Copia (dernier album, sorti en 2007). Après cinq titres et à peine quarante petites minutes de show, passées hélas bien trop vite, Cooper salue le public et quitte la scène furtivement, comme il était arrivé… Presque trop humblement, comme si la musique était définitivement la seule facette de sa personne qu’il souhaite dévoiler.

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Lorsque Les quatre texans d’EITS arrivent, une vingtaine de minutes plus tard, c’est Munaf Rayani qui présente le groupe au micro, étonné qu’il dit être de voir une salle aussi remplie: « When we came to Dublin last time, it was in a much much tinier place!! Anyway, we are Explosions In the Sky from Austin Texas, and we’re very happy to play for you tonight« .

C’est parti pour plus d’une heure trente de show intense, faisant la part belle au dernier album – pour le plaisir du public qui réagira principalement à ses titres (Welcome Ghosts – incroyable d’énergie en ouverture, puis les épiques Catastrophe and the cure et The Birth and death of the day) ainsi qu’à leur disque précédent, The Earth (…), gratifiant la setlist de Memorial, Six days at the bottom of the ocean ou encore le très émouvant Your hand in mine. Les titres des autres disques auront des allures de parenthèse (à souligner néanmoins une version impressionnante de The greet death). Les titres s’enchaînent, sans laisser de blanc, et certaines transitions ou accalmies – que le groupe distille pour mieux exploser à nouveau – confondent parfois le public qui ne sait pas trop quand il doit applaudir. Les musiciens semblent complètement immérgés dans leur son, levant par moments leurs guitares et les laissant retomber à leurs genoux à l’unisson, délivrant une énergie palpable à leur prestation (juste devant Munaf, on arrive a voir les gouttes de sueur perler de son front à une fréquence presque surréaliste).

Quand le groupe quitte la scène, on sait déjà qu’il ne reviendra pas (les encore ne font pas partie de leurs habitudes), à part quelques grognards – qui semblent être pour la plupart ceux du bar, que leur discussion a sans doute fait passer à coté du concert ce soir. Pour les autres, ce show d’EITS, aura été un de ces moments d’apesanteur où le temps semble littéralement s’arrêter. Un de ces instants dont on essaie autant que possible de ne pas manquer une miette, parce qu’on sait qu’ils sont éphémères. Si la salle convenait certainement mieux aux Texans qu’à Eluvium, le voir ouvrir pour eux et découvrir la facette live de sa musique a été un véritable plaisir. Prochain passage de l’équipe, l’Elysée Montmartre le 20 mai (Paris) ou le 28 au Romandie, à Lausanne (Suisse). Et pour les indécis, voici quelques (piètres) vidéos souvenir…

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