Les anglais pince sans rire de Half Man Half Biscuit sortent un nouvel album et All Asimov And No Fresh Air reste dans le style satirique qu’on leur connaît. Le groupe n’en est plus à ses premières armes mais c’est avec plaisir qu’on retrouve cet état d’esprit bien particulier, so british, et cette description mordante du quotidien dans laquelle il est passé maître.
Références qu’il faut chercher loin, histoires à coucher dehors, clins d’œils happy few ponctuent les treize titres de l’album . Actifs depuis le milieu des années 1980, Nigel Blackwell ( guitare et chant), Neil Crossley ( basse et chant) avec Carl Henry ( batterie) et Karl Benson ( lead guitare) conservent ainsi l’âme de leurs débuts, du côté de Birkenhead, presqu’île s’avançant sur la Mersey pour faire face à la grande Liverpool. Le second degré est partout…
Des titres tels « Horror Clowns Are Dickheads », « Record Store Day » et « No-One Likes A Polymath » illustrent le ton transversal unique du groupe, entre peinture sociale et surréalisme. En écoutant les chansons de Blackwell et Crossley, c’est le bourdon et l’ennui des villes qu’on écoute raconté par les deux auteurs compositeurs. Il y a pourtant de l’humour dans tout cela, et le banal peut devenir l’étrange dans ces couplets et refrains qui narrent la vie des classes moyennes anglaises et n’ont, pour l’heure, que rarement été égalées dans ce registre précis.
Album paru sur RM Qualtrough Records, propre label du groupe.
Peintre et guitariste, adepte de Telecaster Custom et d’amplis Fender. Né en 1962 – avant l’invention du monde virtuel – pense que la critique musicale peut-être un genre littéraire, objet idéal pour un débat en fauteuil club millésimé.