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Disques

Iggy Pop / Every Loser

En 2016, Iggy Pop sortait un album intitulé Post Pop Depression en réaction à la disparation de son alter ego et ami de toujours, David Bowie.

Ce brillant effort, élaboré en collaboration avec la bande des Desert Sessions de Josh Homme, avait tout pour être testamentaire. Mais l’Iguane est immortel et surtout infatigable. Trois ans plus tard, il nous proposait des ambiances jazzy avec son Free qu’il allait défendre sur scène, à peine retardé par la crise sanitaire mondiale. S’il ne se jette alors plus dans le public, il monte toujours sur ses amplis et montre ses fesses à la fin du concert, démontrant par là-même, à qui pouvait en douter, sa jeunesse de corps et d’esprit.

En ce début d’année 2023, le Godfather du Punk a décidé de reprendre son titre. Entouré d’un backing band de choix (Chad Smith, Duff McKagan ou encore le regretté Taylor Hawkins), Mister Pop nous gratifie d’un album qui est à lui seul un condensé de sa carrière, pas si linéaire que ce que les médias généralistes voudraient nous faire croire.

En effet, James Oserberg Jr, de son vrai nom, a balayé un nombre incalculable de styles et d’approches dans sa musique, que ce Every Loser revisite avec fraicheur.

Dès le premier titre, « Frenzy », on a en tête les efforts rock/hard rock qu’Iggy a chatouillés au début des années 2000 avec Beat ‘Em Up.

Le deuxième single extrait de ce nouvel album, « Strung Out Johnny » nous rappelle le méconnu mais sublime New Values, produit en 1979 par l’ex Iggy & The Stooges, James Williamson.

Le voyage discographique se poursuit avec le poème « New Atlantic » qui ne volerait pas sa place dans l’album introspectif de 1999, Avenue B.

La première période de la carrière de l’Iguane n’est pas oubliée non plus avec des airs stoogiens période Fun House pour « Modern Day Rip-Off » et période « No Fun » avec « All The Way Down.

Les interludes jazzy qu’offrent « The News For Andy » et « My Animus Interlude » font penser bien entendu à une époque plus récente avec Preliminaires (2009) ou Free (2019)

On pourrait également évoquer les albums American Caesar (1993) à l’écoute de « Morning Show », celui de la reformation des Stooges en 2003, Skull Ring avec l’ultra violent « Neo Punk » (probablement un des titres les plus énervés du répertoire d’Iggy) ou encore la période post punk de Instinct en 1988 avec l’ex-Sex Pistols, Steve Jones ,aux guitares à l’écoute de « Comments ».

L’album se termine avec « The Regency », titre le plus proche de ses expérimentations avec David Bowie et qui sert de témoignage posthume à Taylor Hawkins des Foo Fighters, subitement décédé en 2022.

Entouré de tous ses fantômes, Iggy Pop chante pour tous les losers. En son temps, Jack Kerouac, figure incontournable de la Beat Generation et influence majeure du duo Pop/Bowie, avait glorifié les clochards célestes. Cet album couronne donc Iggy Pop comme le punk céleste ultime de l’époque moderne.

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