Loading...
News

La scène punk en Corse, 1976-2016

A Corte et Ajaccio, les 21 et 23 septembre, deux journées initiées par PIND (Punk Is Not Dead, une histoire de la scène punk en France, 1976/2016) en partenariat avec des structures culturelles locales, l’université de Corte ainsi que des acteurs du monde musical insulaire, proposent rencontres, conférences et concerts autour de la scène punk et de sa pérennité dans l’île depuis son émergence au mitan des années 1970. Animées par Solveig Serre et Luc Robène, chercheurs et enseignants ( Luc Robène est aussi guitariste du groupe The Hyènes), ces journées s’inscrivent dans un travail d’étude large, questionnant l’ensemble des territoires français.

Parce qu’elle est méconnue la chose peut paraître étonnante de prime abord, mais dans les années 1970 la Corse a en effet connu, elle aussi, la déferlante rock. Henry Padovani (premier guitariste de Police) est un nom célèbre issu de cette première mouvance. Il deviendra une figure tutélaire pour toute une génération de musiciens qui débuteront au tournant des années 1980. On pourra également citer Yves Altana, né en 1965, d’abord DJ ajaccien puis musicien multi-instrumentiste installé à Manchester dès les années 1980, membre de The Bardots, The Chrysalids etc, ou plus récemment bassiste avec Peter Hook and The Light.

Il serait cependant très insuffisant de se limiter à ces noms connus, pour décrire la réalité de l’activité musicale rock qui anima et anime toujours le territoire corse. Le dossier de presse des deux journées PIND, résume et présente ainsi l’histoire locale depuis la fin des années 1970: « En 1982, le mouvement punk corse s’éteint et laisse la place à une nouvelle génération rock qui subit de plein fouet les ravages de l’héroïne : les survivants de cette époque chercheront à fuir l’île et son climat politique. Dans les années 1990, place à un son plus hard rock et métal et dans les années 2000, le rock se renouvelle, les riffs de guitare flirtant avec la musique électronique. »
Cette évolution n’est en soi pas très différente de celle de la scène française en général. Mais elle montre la vivacité et le renouvellement permanent du rock dans une Corse qui n’en facilitait pas, à priori, le développement. Malgré les difficultés, hier comme aujourd’hui, des groupes ont toujours gardé le désir d’y faire vivre leur musique. We see Hawks, The G, Contraversu, BErthe, Pazenta Paradise, Shangri-La entre autres, sont de ceux-là. Vivant en Corse, ils s’y produisent et tentent parfois avec réussite l’aventure sur le continent.

« Ces journées d’étude consacrées à l’histoire du punk en Corse s’intéresseront à la singularité des scènes locales et régionales, entre villes et villages, et elles éclaireront les jalons culturels, historiques, politiques et sociaux qui marquent leurs développements. Elles permettront également de questionner la réalité de la notion même de « scène punk corse » en éclairant bien au-delà des groupes, la place et le rôle des disquaires, des fanzines, des festivals, des orgas et des collectifs, des radios libres, et plus largement des réseaux de diffusion ou l’engagement des publics. Elles permettront d’étudier les relations ou les tensions qui définissent les ancrages locaux et régionaux du punk corse, à l’intérieur de l’Île, mais également entre la Corse et le Continent, entre la Corse et le pourtour méditerranéen. Elles considéreront enfin les projections potentielles de la scène punk Corse dans le monde. » ( extrait dossier de presse )

Notre rédacteur André Paldacci ( CD Vibration et Frequenza Nostra) participera aux débats le 23 à Ajaccio, ainsi que Dominique Tomasi du groupe We See Hawks et bassiste de Contraversu.

illustration dessin PIND

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.