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Live Reports

Night Beats/ Le Trabendo( Paris)/02 mai 2024


Groovy Beats !
En cette triste fin d’après midi pluvieuse et après mes pérégrinations d’automobiliste au bord de la crise de nerf (pas seulement au bord d’ailleurs), pour tenter d’arriver à bon port après avoir encore expérimenté les « nouveaux sens de circulation» aimablement concoctés par quelque G.O psychopathes de la mairie de Paris, j’avais rendez-vous au Trabendo pour y voir une quatrième fois Night Beats, l’un de mes grands coup de cœur des années 2010. Ou plus exactement maintenant, la formation conduite par Danny Lee Blackwell Rajan Billingsley, seul maitre à bord, qui venait présenter sur scène le dernier album Rajan, sorti récemment.

A peine rentré à l’intérieur, voilà que je tombe nez à nez sur Danny et ses deux musiciens en train de se plier au rituel d’une séance photo. Puis un sentiment bizarre m’étreint rapidement, constatant d’une part qu’il n’y a presque personne à l’intérieur, mais surtout que c’est bien la première fois que je vois l’arrière de la salle fermée au public. Viaduc du mois de mai ou concurrence avec d’autres concerts? Toujours est-il que le Trabendo sera bien loin d’afficher complet ce soir. De fait, c’est devant un public clairsemé que se présente Trip Westerns, quintette de Brighton, dont c’est la première venue en France et qui lance les hostilités de première partie. J’avoue que leur cocktail de 60’s garage/Rock’n’roll/R&B 70’s/Psych/Western Ennio Morricone, m’a séduit, porté par d’excellents musiciens (mention spéciale au batteur biberonné à la dynamite). Difficile de les imaginer venant de Brighton, tant ils dégagent des volutes d’outre-Atlantique, un peu teintées de british garage. Je pensais parfois à The Nude Party, entre autres, pour ce qui fut une très belle surprise. Bravo et merci.

Puis Night Beats entre sur scène pour délivrer un show presque intimiste et d’excellente facture, devant environ 300 personnes sur les 700 possibles. En 2022, j’avais été un peu désarçonné par la nouvelle formation, Danny étant épaulé par ces deux mêmes ( et nouveaux) musiciens que je qualifiai alors de mercenaires. Puis je suis devenu davantage circonspect pour porter une critique sur le glissement musical progressif, vers des atmosphères plus groovies comme celles du dernier album Rajan. Il se trouve même que je le joue en boucle et de plus en plus sur ma platine… Comme quoi…

Cette fois-ci, je reconnais que le set est passé comme une lettre à la poste dans la mesure où je savais à peu près ce que j’allais entendre. Non pas la qualité de l’interprétation, mais la quasi totalité de la setlist qui allait être jouée. J’ai pris cette habitude, qui peut être discutée j’en conviens, de savoir à l’avance ce qui va être joué, de manière à ne pas être déçu si mes chansons préférées ne font pas partie du set. Il n’y a sans doute presque plus de surprise – quoi que -, mais au moins j’intègre les manques auparavant et j’atténue une éventuelle déception. Night Beats est un groupe qui compte pour moi et qui a beaucoup évolué dans le temps, avec un répertoire riche d’atmosphères et des albums sérieux. Si ces musiciens viennent d’un garage/psych noyé dans la fuzz et la réverbe, certaines très belles chansons récentes plus pop et techniquement un peu plus nuancées, s’accommodent moins bien de l’actuelle formule en trio. Comme « New Day, par exemple, que j’adore et qui ne sera pas ( ou plus jamais ?) jouée. Le show de quatorze chansons était basé principalement sur le dernier album, ainsi que le superbe Who sold Your Generation (2016). Avec un son général beaucoup moins garage ou inondé de reverbe et de fuzz destroy dans les aigus ainsi que par le passé. Le plus souvent les titres sont servis par une Fender Télécaster aux micros Wild Range mordants et assez chauds à la fois, joués sur la position micro manche avec fuzz un peu crade poussée dans ses retranchements. Un paramètre sonore qu’on entend le plus souvent lorsque Danny part dans des solos bien perchés. Alors et même si ce n’est pas forcément le son de guitare que j’apprécie le plus- comme jouer sur le micro manche -, on frisait parfois la jam session sur scène. Nous avons même eu le droit à un nouveau titre, entérinant parfaitement cette direction hypno/groovy, qui à l’instar des chansons du dernier album en live, m’a plongé dans un rythme hypnotique et dansant.

Alors ? Que conclure ? Tout en sachant que je ne retrouverais surement pas le Night Beats vu en quintet, puissant et débridé en 2019 dans un Petit Bain en fusion, j’ai beaucoup aimé le trio du 2 mai. Même dans une ambiance un peu timide, qui cette fois montrait un groupe maîtrisant nettement mieux son sujet. Ou alors était ce moi qui étais mieux préparé à aimer? Les deux je crois. Allez salut maintenant.

Setlist : Hot Ghee / Power Child / That’s All You Got / Sunday Mourning / Osaka / Anxious Mind / Nightmare / Right/Wrong / Cautionary Tale / As You Want / Green Door (nouvelle chanson) / No Cops / Puppet On a String / Egypt Berry

Photos Stevean David ( Le Trabendo) et Olivier Davantès

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