L’album du mois de DD Paldacci? The Waterboys : Life, Death and Dennis Hopper!
Ok, mais qui sont The Waterboys vous demandez-vous peut-être en 2025 ?
The Waterboys sont un groupe de rock formé en 1983, par le chanteur et compositeur écossais Mike Scott. Côté musique il s’agit d’un mélange de rock, folk, punk et musique celtique. Un style complexe, donc, que les musiciens du groupe ont eux-mêmes qualifié de « Big Music ».
Les écossais ont surtout été connus pour des titres comme « The Whole of the Moon » (1985) et l’album, gros succès, Fisherman’s Blues(1988). De là à penser que The Waterboys sont surtout un groupe des années 1980 il ne pourrait y avoir qu’un pas, mais au fur et à mesure des décennies leur son a évolué. Pour simplifier, je dirais que nous étions sur du rock épique et petit à petit sont arrivées des influences irlandaises et country. Avec le temps il y a eu pas mal de changements, forcément, au sein des personnels… Mais il est toujours là, lui, le leader, le capitaine, le chef : je veux parler de Mike Scott, le véritable cœur créatif du groupe c’est lui.
Ok, qui est Dennis Hopper ?
A cette question, la réponse sera la suivante : Dennis Hopper (1936-2010) était un couteau suisse : plusieurs usages en un ! Hopper était acteur, réalisateur, scénariste, photographe ! Bref, un grand artiste américain.
Né à Dodge City, Kansas, sa carrière d’acteur commence dans les années 1950, avec des rôles dans La Fureur de Vivre et Giant, aux côtés de James Dean. Intéressé par la contre-culture et le subversif plus que par le main stream, son tempérament rebelle commence à pointer le bout du nez. Ce qui n’empêchera pas qu’il devienne une figure culte de Hollywood. Le succès arrive en 1969 avec Easy Rider, qu’il co-écrit, réalise et interprète.
Ensuite il connaît quelques problèmes d’addictions qui l’éloignent d’Hollywood. Mais on le voit tout de même dans des films majeurs des années 1970. Dont Mad Dog Man, L’ami américain et Apocalypse Now (1979) … 1980, c’est le retour. Hopper explose à nouveau sur l’écran avec le cultissime Blue Velvet de David Lynch.
Avec ses hauts et ses bas au cinéma, son travail de peintre et de photographe, ses affres sentimentaux (cinq mariages), Hopper est un sujet inspirant, un rocker, un punk, obsédé par la transgression des codes et un créatif épris de liberté. Il n’y a donc rien d’étonnant à ce qu’il ait pu inspirer ce grand romantique qu’est Mike Scott ! Alors passons à cet album coup de cœur …

C’est au cours d’une expo de photos de Dennis Hopper, prises pendant les années 1960, qu’est venue dans l’esprit de Scott l’idée de ce nouvel album.
Sans être voyant, il semblerait même que le musicien écossais se soit un peu identifié à l’icône nord-américain, champion de la contre-culture. Alors je le dis tout de suite, ce disque est démesuré. Totalement !
On alterne les plages, entre morceaux enlevés, morceaux lents, duos. Le projet flitre avec l’emphase, il n’y a aucun doute là-dessus. Les invité(e)s de marque sont nombreux : Springsteen, Fiona Apple, Taylor Goldsmith (de Dawes) . Des titres sont carrément écrits pour les ex de Dennis Hopper… On voit donc le niveau d’identification. Musicalement on entend aussi bien de courts instrumentaux que des chants envoyés par des voix fortes. Tout est bon, enfin pour moi, dans cet ensemble de contrastes.
Certainement des tas d’auditeurs ne seront pas emportés par cet album comme je le suis… Mais pour moi, l’écouter, c’était comme si j’étais en train de tracer la route (Highway 61 ?) au volant d’une super Buick 6 ( !) ou carrément, allons-y, d’ une Harley . Avec à côté de moi (ou derrière si c’est en moto !) comme compagnon de route, le grand Dennis Hopper en personne.
Il faut conclure ? Honnêtement, voici un album musicalement très riche, et encore une fois, faut-il que je le précise, très varié. Vous le savez, je n’aime pas trop détailler mes chroniques écrites, mais essayer plutôt de vous donner envie de découvrir un album au feeling. Surtout s’il s’agit d’un de mes coups de cœur de disquaire ou d’animateur radio.
Un conseil toutefois : ne passez pas les pistes au hasard, l’ordre des titres n’est pas le fruit du hasard. Pas du tout. Il y a une volonté de Scott et des Waterboys dans l’organisation du disque. Parce que, à travers les thèmes abordés qui sont la vie, l’œuvre de Dennis Hopper, il y a aussi toute la vision d’une génération. Et bien sûr la vision des USA, scrutée en long en large et en travers.
Enfin, en vrai ou en imagination, faites-vous un bon film avec ce disque. Par exemple : Easy Rider ou Blue Velvet. Pourquoi pas les deux ?
Site de Mike Scott et des Waterboys : https://mikescottwaterboys.com/

On me dit illustre ! Dernier disquaire corse ajaccien et animateur radio de Frequenza Nostra ! Depuis 37 ans je tiens » Vibrations » rue Fesch, rendez vous des amoureux de la musique. Je mange, je respire, je cours, je dors en musique. Rejoindre Dark Globe est un plaisir.